Peut on vivre longtemps avec un myélome

Peut on vivre longtemps avec un myélome
Cette maladie touche notamment les personnes âgées avec une médiane de diagnostic de 69 ans.

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publié le 12 septembre 2022 à 17h01, modifié à17h02.

Deuxième cancer du sang le plus fréquent en France, le myélome multiple touche notamment les plus de 70 ans. Quels sont les signes évocateurs de cette maladie ? Quelles sont les conséquences sur la vie des patients ? Peut-on aujourd’hui parler de maladie chronique ? Les réponses du Dr Thomas Chalopin, Chef de Clinique Assistant au service Hématologie et Thérapie Cellulaire du CHRU Tours (Hôpital Bretonneau).

« Le myélome multiple appartient à la catégorie des cancers du sang, le second en termes de fréquence après les lymphomes », explique le Dr Thomas Chalopin. « Cette tumeur qui affecte la moelle osseuse et plus spécifiquement les globules blancs (plasmocytes), est à l’origine de 4 000 nouveaux cas chaque année en France. Elle touche notamment les personnes âgées avec une médiane de diagnostic de 69 ans, mais elle peut aussi survenir chez des patients plus jeunes »

Les douleurs osseuses, un symptôme qui doit alerter

Quels sont les premiers signes d’alerte ? « Les douleurs osseuses qui durent, notamment au niveau du dos, sont révélatrices de la maladie. » Mais pour confirmer le diagnostic de myélome multiple, le patient devra subir un myélogramme. « Cet examen consiste à prélever sous anesthésie locale, quelques gouttes de moelle osseuse qui seront ensuite analysées en laboratoire. » La maladie se traduit également par « une fatigue persistante, des pertes d’appétit, de l’essoufflement, des troubles nerveux et des infections récurrentes ».

Une maladie de rechute, voire résistante ?

Pour notre spécialiste, « le myélome multiple s’apparente de plus en plus à une maladie chronique. Les traitements nous permettent de l’endormir, c’est la période dite de rémission qui peut durer plusieurs années, puis elle se réveille. C’est ce que l’on appelle la rechute. Il y a également le myélome dit réfractaire, autrement dit, le patient ne répond plus aux traitements proposés, on devra donc lui proposer une autre stratégie thérapeutique. D’où l’importance de disposer d’innovations. »

Des avancées considérables

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Hausse inquiétante des cancers chez les moins de 50 ans

Depuis 30 ans, le nombre global de nouveaux cas de cancer augmente chaque année. Cela s’explique principalement par le vieillissement de la population. Mais ce n’est pas le seul facteur. Car selon des chercheurs américains, « chaque nouvelle génération présente plus de risques que la précédente de développer un cancer précoce. Ainsi, les personnes nées en 1960 présentaient un risque de cancer plus élevé avant d’avoir 50 ans que les personnes nées en 1950 et nous prévoyons que ce niveau de risque continuera d’augmenter au fil des générations. »

Ces dernières années ont été marquées par des avancées thérapeutiques majeures. « Les anticorps monoclonaux ont permis de révolutionner la prise en charge du myélome. Nous disposons d’immunothérapies de dernière génération qui ciblent à la fois les cellules tumorales et les cellules immunitaires afin de réveiller notre système de défense. » L’autre innovation marquante repose sur la technologie des CAR T Cell. « Ces nouveaux traitements sont fabriqués à partir des lymphocytes T du patient qui, une fois génétiquement modifiés en laboratoire sont réinjectés. Elles sont alors capables de reconnaître et de détruire spécifiquement les cellules cancéreuses. C’est en quelque sorte la dernière ligne de traitement qui permet pour des patients dont l’espérance de vie n’était que de 3 à 4 mois d’être en rémission pendant 3 à 4 ans. ».

Quand la maladie bouleverse la vie

A 52 ans Laurent se trouvait à son travail. « J’allais voir mon directeur avec mon ordinateur portable à la main et je me suis écroulé par terre tellement la douleur était puissante. Le lendemain, je suis allé chez mon médecin qui m’a directement recommandé de me rendre aux urgences. Et là le diagnostic est tombé. » Aujourd’hui Laurent est en rémission, mais la maladie est toujours là. Laurent reste optimiste. « Il y a beaucoup d’espoir car de nouveaux traitements permettent de vivre plus longtemps avec la maladie. »

Pour davantage d’informations, vous pouvez vous rapprocher de l’association de patients AF3M. Elle propose des groupes de parole, des formations, et de multiples services : https://www.af3m.org/. Découvrez le webdocumentaire proposé par Sanofi sur la vie après un cancer sur https://www.avivreouvert.fr/.

Les cancers du sang : on en parle tout le mois de septembre

Leucémies, myélome multiple, lymphomes… Saviez-vous que les cancers du sang représentent 12 % de l’ensemble des cancers diagnostiqués en France ? Les cellules sanguines sont fabriquées dans la moelle osseuse à partir de cellules souches, lesquelles se différencient en cellules souches myéloïdes ou lymphoïdes qui donneront les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes. Un cancer du sang se déclare lorsqu’une anomalie survient lors du processus de maturation de ces cellules. On distingue 3 grandes familles :

• les leucémies, qui peuvent être myéloïdes ou lymphoïdes selon la lignée des globules blancs altérés, aiguës si elles se déclarent brutalement ou chroniques si elles se développent plus progressivement.

• les myélomes, qui sont dus à la prolifération d’un type de globules blancs appelés plasmocytes. Ils se manifestent notamment par des lésions osseuses,

• et les lymphomes, qui ont la particularité de toucher le système lymphatique qui regroupe un réseau de vaisseaux, d’organes et de plus de 600 ganglions disséminés dans l’organisme.

En France, chaque année, plus de 45 000 personnes sont diagnostiquées d’un cancer du sang1. Pourtant ils restent peu connus du grand public. Pour davantage sensibiliser à ces pathologies et apporter un soutien aux patients, les associations AF3M (www.af3m.org), Laurette Fugain (www.laurettefugain.org) et ELLyE (Ensemble Leucémie Lymphomes Espoir - www.ellye.fr) en partenariat avec le laboratoire AbbVie ont enregistré un podcast en 20 épisodes : « Cancers du Sang, Nos Vies ».

Au-delà de ce dispositif digital, une exposition sera déployée dans une quinzaine d’établissements de santé à travers la France (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Montpellier, Nice, Paris, Rouen, Saint-Quentin, Strasbourg, Toulouse, Villejuif). Cette exposition valorisera les témoignages de patients et présentera des informations clés sur la pathologie et sensibilisera aux dons de vie.

Et aussi

Un sommeil de qualité pour protéger le cœur
Un sommeil de mauvaise qualité ou insuffisant est néfaste pour la santé. Pour autant, 9 personnes sur 10 ne bénéficieraient pas de bonnes nuits de sommeil. Selon des chercheurs de l’Inserm, ce constat est peu surprenant : « la faible prévalence des bons dormeurs est induite par le surmenage associé à notre mode de vie ». Alors pour mieux comprendre l’impact de ce défaut de qualité de sommeil sur la santé cardiovasculaire, les chercheurs ont suivi plus de 7 000 personnes pendant 8 ans. Ceux qui passaient les meilleures nuits (c’est-à-dire qui dormaient entre 7 et 8 heures sans réveils nocturnes) avaient 75 % de risques cardiovasculaires en moins.
De quoi confirmer l’importance de retrouver un bon sommeil. Pour cela : modérez la consommation d’excitants, pratiquez une activité physique régulière, privilégiez une activité calme le soir, aménagez-vous une chambre propice au sommeil (obscurité, silence, température entre 18 et 20°C), déconnectez-vous 1h à 2h avant de vous coucher et laissez les écrans éteints jusqu’au lendemain matin et allez-vous coucher dès les premiers signaux de sommeil (bâillements, paupières lourdes, yeux qui piquent…).
Pratiquer une activité physique protégerait du Covid-19
Selon des chercheurs espagnols, rester actif et pratiquer une activité physique régulière fait courir moins de risques d’attraper le Covid-19 et de développer une forme grave de la maladie.
En reprenant les résultats de 16 études – menées en Afrique du Sud, au Brésil, au Canada, en Corée du Sud, en Espagne, en Iran, en Palestine, au Royaume-Uni et en Suède – ils ont pu récolter les données de 2 millions de personnes.
L’analyse a montré que ceux qui pratiquaient une activité physique régulière avaient un risque d’infection par le SRAS-CoV-2 réduit de 11 %. Ils présentaient également un risque d’hospitalisation inférieur de 36 % et un risque de décès réduit de 43 %. Le tout comparé aux personnes inactives. Pour les auteurs, pratiquer 150 minutes d’intensité modérée ou 75 minutes d’intensité vigoureuse semble offrir le meilleur bénéfice. Ce que nous devrions tous faire puisqu’il s’agit là des recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé pour rester en forme !

Quelle est l'espérance de vie avec un myélome ?

Le myélome multiple est un cancer de la moelle osseuse pour lequel l'espérance de vie, suite au diagnostic, est de 5 ans en moyenne.

Quelles sont les douleurs du myélome ?

Les symptômes sont des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, une bouche sèche, une diurèse très abondante, des céphalées voire à l'extrême une confusion et des troubles du rythme cardiaque.

Comment Vit

La pratique d'une activité physique, pendant la prise en charge de la maladie et après, a des effets bénéfiques sur la qualité de vie ; elle aide à surmonter les effets secondaires physiques et psychologiques des traitements, diminue la fatigue et les troubles du sommeil et améliore la concentration.

Quelle alimentation avec un myélome ?

Alimentation.
Beaucoup de fruits et légumes..
Des aliments à haute teneur en fibres alimentaires (tels que le pain au blé entier et les céréales).
Beaucoup de poisson et de volaille, pas trop de viande rouge..
Moins d'aliments très gras ou frits..
Sucre et sel en faibles quantités..