Peut on vivre avec un cancer du poumon

L'arrêt du tabac

Pendant et après le traitement, il est impératif d'arrêter de fumer.

Une aide au sevrage tabagique, sous forme de consultations spécialisées, peut être proposée au sein de l’hôpital. Le recours à des substituts nicotiniques peut également être recommandé. De nombreux conseils pour arrêter de fumer sont disponibles sur le site : www.tabac-info-service.fr. Une ligne téléphonique (39 89) permet de bénéficier d’un suivi personnalisé par une équipe de tabacologues.


Le suivi après le traitement

Comme il est impossible de s’assurer qu’aucune cellule cancéreuse ne subsiste après le traitement, des examens réguliers de surveillance sont essentiels chez tous les patients, afin de s’assurer qu’ils ne présentent aucune récidive.

En général, ces examens comprennent une radiographie ou un scanner des poumons, parfois une échographie du foie et un scanner cérébral. Dans certains types de cancer du poumon, des analyses de sang peuvent être prescrites afin de contrôler la présence des marqueurs tumoraux.

Psychologiquement, chaque consultation de surveillance peut raviver des angoisses par peur de la récidive. Cependant, parce qu’il permet aussi d’évacuer de fausses inquiétudes, le suivi peut s’avérer également rassurant pour certains patients.

Contacts utiles

L’Institut national du cancer (INCa)

propose un dossier sur les cancers du poumon, www.e-cancer.fr, et un service téléphonique anonyme et confidentiel au 0 805 123 124 (service et appel gratuits du lundi au vendredi, de 9h à 19h et le samedi de 9h à 14h).

L’association Arcagy

propose un dossier sur les cancers du poumon.
www.arcagy.org/infocancer

L’Intergroupe Francophone de Cancérologie Thoracique (FCT)

informe sur les essais thérapeutiques en cours.
www.ifct.fr

Réseau NACRe (réseau National Alimentation Cancer Recherche)

propose un accès thématique permettant de s'informer sur les relations entre le cancer du poumon et la nutrition (prévention nutritionnelle, prise en charge nutritionnelle des malades, prévention nutritionnelle des récidives et des seconds cancers).
www.inra.fr/nacre/Acces-thematiques/Par-cancer/Cancer-du-poumon

Informations et aide au sevrage tabagique :

  • www.tabac-info-service.fr
  • www.drogues.gouv.fr

Comité national contre le tabagisme :
www.cnct.fr


Ce dossier a été réalisé avec le concours du Docteur Benjamin Besse, médecin oncologue responsable du comité de pathologie thoracique au centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy (Villejuif) et de l'Institut d'Oncologie Thoracique.


Maria est une femme de 57 ans qui habite Braine l’Alleud. Son diagnostic de cancer du poumon date d’août 2015. Elle n’avait pas moins de dix métastases! Déjà après deux semaines, beaucoup de ces métastases s’étaient cicatrisées. Et grâce à une année de ‘chimio orale’ – sous forme de comprimés –, sa maladie évolue positivement. Mais ce n’est pas seulement grâce au côté médical...

Je ne me sens pas condamnée … Si on reste positive, on donne des atouts nécessaires au corps médical pour faire son boulot. J’ai lié une certaine amitié avec mon cancer. Il m’a apporté aussi une autre vue sur la vie ... Je dois en fait le remercier. Puisque si j’avais continué à vivre comme avant, cela aurait inévitablement mené au coup fatal.

Vous trouverez ici les expériences, les idées et les points de vue de témoins individuels. Votre pourriez avoir une situation personnelle toute autre qu’eux. Voilà pourquoi ces idées ne pourraient pas fonctionner pour vous.

Maria partage sa expérience avec le parcours de Maria avec le cancer émotions famille & amitié santé & condition physique diététique & nutrition voyager travail finances les perspectives d’avenir de Maria

Le parcours de Maria avec le cancer

  • Problèmes de vue et douleurs corporelles en avril 2015
  • Des maux de gorge en juillet 2015
  • Tests d’allergies et analyses des poumons
  • Diagnostic en août: cancer du poumon avec dix métastases.
  • Traitement oral à partir d’août 2015
  • Bonne évolution du cancer

Quand j’étais diagnostique

A partir du mois d’avril, j’avais de plus en plus de problèmes aux yeux. L’ophtalmologue m’avait dit de ne pas m’en soucier. “C’est votre âge, il faudra porter des lunettes.” Mais en même temps, j’avais encore une bosse sur la tête. En fait, j’avais des petites douleurs partout dans le corps. On a fait des analyses, mais qui ne donnaient aucun résultat.

En juillet 2015, je souffrais de la gorge. Je pensais que c’était un rhume, donc j’ai pris des sirops. Comme cela n’aidait pas, je suis allée voir un médecin généraliste. Il m’a dit qu’il n’y avait aucun problème au niveau de la gorge. Par contre, il m’a conseillé d’aller consulter un spécialiste.

Là, on a fait plusieurs tests pour des allergies. En plus, on a analysé plus en profondeur les poumons. Je lui ai demandé de but en blanc si j’avais un cancer. Je m’y attendais, puisque mon père a eu un cancer, lui aussi. Mais non, m’a-t-il rassuré, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles. Cela doit être une très grosse inflammation des poumons. Mais en même temps, en faisant des tests plus approfondis, il s’est rendu compte que finalement, j’avais le cancer. Et même avec dix métastases! En plus, c’était un cancer fulgurant, donc il fallait agir vite ...

Le médecin m’a proposé un médicament: un comprimé qui remplace la chimio classique. Le médicament est une chimio orale, si on veut. Et en plus, c’est une chimio qui cible directement les cellules cancéreuses. Elle ne détruit pas d’autres tissues. J’ai commencé avec une dose de 40 milligrammes, mais les effets secondaires étaient trop nombreux. Après un mois, on est passé à une dose de 30 milligrammes. Et c’est encore le cas maintenant, après une année.

Le cancer a bien évolué. Je suis au stade des cicatrices le plus bas. Et mes poumons ont récupéré tout leur volume. Pour mon confort personnel, je vais demander pendant la prochaine consultation de baisser la dose jusqu’à 20 milligrammes.

ÉMOTIONS

Apprivoiser la peur

Lorsque le spécialiste m’a annoncé que j’avais un cancer, la personne à côté de moi s’est écroulée. Et moi? Je me suis dit : Ça y est, je vais devoir arrêter mes projets. Heureusement, le spécialiste m’a confié que je devais à tout prix continuer à réaliser mes projets.

J’ai pris ma maladie comme un défi. Quelque chose que je devais mener à bien. La manière dont j’ai géré les effets secondaires montre bien cette attitude. Au début, je prenais ces effets secondaires comme une fatalité. Il faut savoir qu’ils peuvent vraiment vous terrasser. Je restais clouée au lit parfois pendant des journées. Je n’avais envie de rien. Mais après quelque temps, j’ai appris à apprivoiser la peur. Je sais comment m’y prendre, maintenant. C’est beaucoup moins fatigant.

Mon médecin traitant est content que mon cancer évolue positivement. Il m’a dit aussi que c’est logique, quelque part. De nos jours, le cancer peut être dans certains cas une maladie chronique comme une autre. Comme le diabète ou une maladie cardiaque.

FAMILLE & AMITIÉ

La vie sans prendre de gants

Ma première réflexion, c’était de ne rien dire à personne. Je ne voulais pas faire souffrir mes proches. J’avais peur qu’ils paniquent. Mais mon entourage m’a stimulé à être franche avec eux.

Mes enfants m’ont tout de suite dit : Maman, ne t’inquiète pas. On est là pour toi. J’ai reçu des tas de messages réconfortants par SMS. En fait, tout le monde m’envoyait des ondes positives. Comme si j’avais des supporters. Et ma meilleure copine est toujours là pour moi, 24 heures sur 24. Elle sait que j’aime me ressourcer dans les bois. Nous nous promenons souvent ensemble.

Ça fait une grande différence de ne pas se sentir seule. J’ai toujours pu parler de mes tracas et de mes inquiétudes. En fait, je profite de ma maladie. Cela sonne assez bizarre, je sais. Laissez-moi m’expliquer: avant la maladie, je vivais comme un robot. J’étais toujours au service des autres. Maintenant, je suis plus à l’écoute de moi-même, et de mes propres envies. Et cela me fait du bien.

J’ai changé de personnalité envers mon entourage. Avant, je mettais toujours des gants. Maintenant, je suis plus directe. Les gens doivent comprendre que le temps presse pour moi. Je ne suis pas aussi patiente qu’avant.

SANTÉ ET CONDITION PHYSIQUE

C’est vrai qu’il y a le côté médical. Mais il y a aussi un ‘à côté’: le mental, l’hygiène de vie, … Ils se trouvent dans le même panier que le médical. Cette attitude vous aide à guérir? Non, je dirais plutôt à gérer...

J’essaie de vivre comme avant. Avec la différence que je suis constamment à l’écoute de mon corps. Si je dépasse mes limites, je le paie cash. En même temps, je vois tout ce que je sais encore faire comme un bonus. Comme si mon cancer signifie aussi une résurrection.

Le fait que mon cancer a bien évolué, est aussi grâce au côté mental. Il donne des atouts au médical pour faire évoluer positivement la thérapie. J’avais dix métastases en août: dans le foie, dans la clavicule, … Deux semaines après l’analyse, tout s’était presque cicatrisé. Mais comme c’est une maladie chronique, je dois continuer à me soigner. Pour éviter que cela se réveille.

Je me rends compte que je dois continuer à bouger. Il faut garder les poumons en mouvement. Très tôt, j’ai commencé à faire le tour du quartier. Et mon physique va de mieux en mieux. Hier encore, j’ai fait un tour de 5 kilomètres autour du canal!

DIÉTÉTIQUE ET NUTRITION

Il faut gérer les effets secondaires, entre autres en adaptant mon alimentation. Avant, j’adorais le potage. Mais mes intestins sont devenus trop sensibles. Alors, je dois faire attention. Dans mon sac, j’ai toujours de l’Immodium...

Je ne supporte plus les crudités. Si j’en mange, je dois le faire avec prudence. De même pour les fruits. Ils sont trop acides, je crois. Ma fille m’avait invité à dîner et elle avait remplacé la mousse au chocolat par une salade de fruits. Je l’ai mangée par politesse. Le lendemain, je lui ai téléphoné. Donne-moi tout de même cette mousse au chocolat la fois prochaine!

VOYAGER

Chaque voyage a sa richesse. Avant, je faisais de grands voyages avec mon ex-mari. Il était Pakistanais, donc on est allé au Pakistan. Et aussi à Los Angeles.

Mais chaque voyage a sa valeur, aussi les randonnées dans les environs. Elles me permettent toujours de me ressourcer. Il faut trouver le bonheur là où il est. Et cela me coûte beaucoup moins qu’un voyage aux Etats-Unis ...(elle rit).

TRAVAIL

Artistique et sociale

Grâce au cancer, j’ai découvert la peinture. Avec ma vie chargée d’avant, je ne prenais jamais le temps pour moi-même. Oui, je gribouillais parfois cinq minutes. Maintenant, je profite de chaque occasion. J’achète du matériel, je mets de la musique classique et je m’exprime. Je me laisse aller, je ne sais jamais à quoi ma peinture va aboutir. Mais si l’inspiration est là, il faut qu’elle sorte. Via la peinture, la sculpture ou la poésie. Et après, je peux continuer mon petit chemin.

Et le travail? J’ai toujours travaillé dans la comptabilité. Maintenant, je ne veux plus y retourner. Il y a trois ans, j’ai trouvé le boulot qui me va comme un gant. Je distribuais des médicaments dans un hôpital. J’adorais la conversation avec les patients. Je voyais que cela leur faisait du bien. Malheureusement, j’ai dû arrêter.

Je voudrais recommencer à chercher un travail où le contact social est important. Comme employée, ou comme bénévole. Mais d’abord, il faut que je me rétablisse encore mieux.

FINANCES

Consulter le CPAS

Avant mon cancer également, je devais régler mes finances avec soin. Mais maintenant, le budget a explosé. Les consultations régulières, les médicaments, les crèmes pour soigner la peau puisqu’elle est devenue vulnérable à cause des effets secondaires, ... C’est un énorme défi.

Heureusement, j’ai eu la chance de pouvoir me tourner vers le CPAS. Ils prennent en charge tous les médicaments, sauf ceux de la catégorie D. Pour me les procurer, le CPAS verse 95 euros par mois sur mon compte. Grâce à eux, je peux continuer à vivre comme avant, financièrement. Il ne faut jamais hésiter à les contacter!

Les perspectives d’avenir de Maria

Ne donnez pas la première place à votre maladie. Ne lui accordez pas plus de valeur qu’autre chose. Il faut traiter le cancer comme il se doit. Pas plus, pas moins.

Je ne veux pas combattre le cancer. Je ne le vois pas comme un ennemi. Il faut en faire un allié, avec qui on a encore un bon bout de chemin devant soi.

Désormais, je vis pour moi-même. J’ai envie d’écouter de la musique? Je mets un cd. Envie d’écrire? Je prends mon calepin. Mes hobbies sont devenus ma priorité. Ils sont plus qu’un passe-temps: ils font partie de ma thérapie.

Mon slogan préféré ? ‘Ce à quoi l’on résiste, persiste. Ce à quoi l’on fait face, s’efface’. Cette phrase résume par excellence la manière dont je vis avec le cancer du poumon.

Témoignage recueilli en juin 2016

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Quelle espérance de vie avec un cancer du poumon ?

Pour le stade limité du cancer du poumon à petites cellules, la survie médiane est de 12 à 16 mois, avec traitement. Pour le stade étendu du cancer du poumon à petites cellules, la survie médiane est de 7 à 11 mois, avec traitement.

Quelles sont les chances de guérison du cancer du poumon ?

Grâce à un meilleur dépistage et aux progrès réalisés dans les traitements combinés, près de 20% des patients atteints d'un cancer du poumon guérissent.

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"Oui aujourd'hui on peut guérir d'un cancer du poumon", répond le Pr Jacques Cadranel, Chef du Service de Pneumologie et Oncologie Thoracique à l'hôpital Tenon (Paris).

Pourquoi un cancer du poumon n'est pas opérable ?

Un cancer du poumon fréquent Les cancers du poumon stade III non opérables (où la totalité du cancer ne peut pas être enlevée par la chirurgie) représentent le tiers de tous les malades souffrant de cancer du poumon non à petites cellules.

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