Pourquoi les métropoles sont attractives ?

Aujourd’hui, la population urbaine mondiale représente plus de la moitié des habitants de la planète, et la tendance n’est pas prête de s’arrêter. L’urbanisation est un phénomène mondial qui concerne toutes les villes. Cependant, la puissance d’une ville se résume moins par le nombre d’habitants que par son attractivité et son influence. Et à ce niveau, la compétition entre les métropoles fait rage.

Urbanisation et métropolisation: un phénomène mondial en progression

Un monde majoritairement urbain

En 2019, plus de 4 milliards d’habitants vivent dans les villes, soit 55 % de la population mondiale. Cette croissance urbaine est le résultat de l’accroissement démographique et de l’exode rural, les villes apparaissant comme des espaces de vie meilleure (travail, santé, logement, éducation). Qui plus est, cette urbanisation devrait se poursuivre: en 2050, 2.5 milliards de personnes supplémentaires seront des citadins.

Les mégapoles apparaissent comme les exemples les plus marquants de cette urbanisation. Pourtant, elles sont loin de constituer le seul modèle de développement urbain: 50 % de la population mondiale urbaine vit en effet dans des agglomérations de moins de 500 000 habitants.

Le poids croissant des métropoles

À l’urbanisation s’associe un autre phénomène touchant inégalement les villes, la métropolisation. Ce processus se définit par:

● Une croissance urbaine rapide.

● Une concentration des fonctions de commandement (politique, économique, culturel).

● Une concentration des emplois et des services.

● Des mobilités accrues grâce à des infrastructures de communication efficaces et diversifiées (aéroports internationaux, lignes ferroviaires à grande vitesse, autoroutes, métro/tramway, plateforme multimodale).

● Des politiques d’aménagement visant renforcer l’attractivité par la rénovation des espaces centraux délaissés ou encore l’investissement dans les transports.

Ainsi, le poids et la croissance démographique ne sont pas des critères déterminants dans la définition des métropoles: certaines agglomérations africaines multimillionnaires ne possèdent pas de fonctions métropolitaines.

Les espaces métropolitains

Les métropoles s’organisent sur le modèle centre-périphérie:

● La ville-centre concentre les pouvoirs de commandement, les richesses, la population et domine la périphérie. C’est la différenciation socio-spatiale.

● La périphérie est constituée de quartiers résidentiels ainsi que de zones industrielles et commerciales

● Le prix du foncier (immobilier) est proportionnel à l’attractivité et la concentration: plus on s’éloigne de la ville-centre, moins les loyers sont chers.

Les paysages urbains des métropoles ont tendance à s’uniformiser avec notamment la skyline des CBD (quartiers d’affaire) avec ses gratte-ciel. Cependant, la différenciation socio-spatiale entre les quartiers est beaucoup plus visible dans les métropoles du Sud, où les immeubles luxueux côtoient les bidonvilles, que dans celles du Nord.

Des métropoles inégalement intégrées à la mondialisation

Une attractivité inégale

Bien qu’ayant un processus et des caractéristiques communes, les métropoles n’en sont pas moins différentes. Celle-ci se mesure par leur attractivité et leur intégration à la mondialisation et ses réseaux (d’où l’importance des moyens de transport et de communication), formant ainsi l’archipel métropolitain mondial. Toutes les métropoles sont connectées mais certaines le sont plus que d’autres. Dans cette logique, les mégalopoles deviennent des espaces privilégiés de la puissance (la Megalopolis au Nord-Est des Etats-Unis, ainsi que les mégalopoles japonaise et européenne). Cependant, d’autres mégalopoles sont en formation, comme en Californie (entre San Francisco et San Diego), en Amérique latine (São Paulo/Rio de Janeiro au Brésil).

Des métropoles d’influence à toutes les échelles

Les puissances de métropoles peuvent ainsi se définir en fonction de leur échelle d’influence:

● À l’échelle internationale, les villes-monde: ce sont les villes les plus attractives et influentes, comme Londres, New-York ou Paris.

● À l’échelle nationale et régionale, les métropoles de rang inférieur: elles structurent un plus petit espace que les villes-monde et n’ont pas une gamme de fonctions de commandement complète (Bordeaux ou Lyon par exemple).


CE QU’IL FAUT RETENIR

La métropolisation est un processus mondial touchant aussi bien les villes du Nord que celles du Sud et structurant un territoire. Pour autant, il n’est pas uniforme:

● Il ne concerne pas toutes les villes.

● Il peut être incomplet (métropoles nationales ou régionales).

● Il n’a pas la même ampleur (villes-monde/métropoles régionales).

En cela la métropolisation entraîne une différenciation des territoires et une mise en concurrence des métropoles.

● Quelques conseils:

Attention à bien distinguer: agglomération, métropole, mégapole, mégalopole, ville-centre/périphérie.

Savoir expliquer: les processus de métropolisation et d’urbanisation.

Être au point sur l’étude de cas vue en classe: Londres ou Lyon.

Pourquoi les métropoles françaises Sont

Elles disposent de compétences élargies en matière de développement économique, d'innovation et de transition énergétique notamment. - Ces métropoles sont inégalement attractives et dynamiques. Le cadre de vie et le dynamisme économique expliquent l'attractivité des métropoles de l'Ouest et du Sud.

Quels sont les éléments clés de la puissance des métropoles ?

La très grande diversité des activités (finance, assurance, immobilier, recherche, sièges sociaux de FTN*, etc.) et les fortes interactions entre les agents économiques (citoyens, entreprises, puissances publiques, etc.) caractérisent les métropoles.

Pourquoi les métropoles sont des centres ?

Ces métropoles sont les centres d'impulsion de l'économie mondiale car elles concentrent la richesse et les fonctions décisionnelles dans divers domaines comme la finance avec la Bourse (Wall Street et le Nasdaq à New York), les banques ou les assurances (la City de Londres).

Comment les métropoles exercent leur puissance ?

La montée en puissance des métropoles se caractérise par la forte polarisation qu'elles exercent à toutes les échelles : concentrant voire monopolisant les activités prestigieuses et à forte valeur ajoutée elles sont les lieux privilégiés de la création des richesses.