« Nous avons les outils et le savoir-faire pour limiter le réchauffement global », indique Hoesung Lee, le président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), en conclusion de la publication du troisième chapitre de leur sixième rapport, ce lundi 4 avril. Show
→ ANALYSE. Le Giec s’alarme des impacts déjà « irréversibles » du changement climatique Après un premier volet consacré aux bases physiques du changement climatique publié en août 2021, un deuxième centré sur notre vulnérabilité et nos possibilités d’adaptation en février, ce dernier était le plus attendu. Il évalue, pour la première fois depuis un précédent rapport de 2014, l’éventail des solutions à notre disposition pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, sur la base de la littérature scientifique existante. Pic d’émissions avant 2025Malgré les politiques climatiques mises en place ces dernières années, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter au niveau mondial. Pour rester sous la barre d’un réchauffement de 2 °C à la fin du siècle, il faudrait que les émissions de CO2 atteignent leur maximum avant 2025 puis diminuent de 27 % d’ici à 2030 (et même de 43 % pour espérer limiter la hausse de la température globale à 1,5 °C). → EXPLICATION. Comment sont produits les rapports du Giec ? Ces scénarios impliquent de réduire aussi drastiquement les émissions de méthane, autre puissant gaz à effet de serre issu notamment des énergies fossiles, du secteur des déchets et de l’agriculture. « Le message central du rapport est qu’il y a des options pour réduire les émissions dans tous les secteurs », souligne Franck Lecocq, chercheur senior à AgroParisTech et coauteur. Si l’on prend comme repère les émissions de gaz à effet de serre de l’année 2019, la moitié pourraient être évitées à un coût inférieur à 100 dollars (91 €) la tonne et le quart à moins de 20 dollars (18,20 €), selon des estimations réalisées secteur par secteur (déploiement du solaire et de l’éolien ; réduction de la déforestation et restauration des écosystèmes ; efficacité énergétique ; changement du mode de combustible dans le secteur de l’industrie, etc.). Baisse du coût des technologiesLe rapport souligne les nouvelles options offertes par la baisse du coût de certaines technologies, entre 2010 et 2019 : – 85 % pour l’énergie solaire et les batteries au lithium utilisées pour les voitures électriques, – 55 % pour l’éolien. À tel point que « le maintien de systèmes à forte intensité d’émissions peut, dans certaines régions et certains secteurs, être plus coûteux que la transition vers des systèmes à faibles émissions », souligne le rapport, même si les chiffres varient fortement en fonction des zones géographiques. Par ailleurs, en matière de déploiement d’énergies renouvelables à grande échelle, des défis techniques subsistent. Agir sur la demandeAutre façon de voir les choses, le Giec s’est intéressé pour la première fois aux émissions liées à la demande. Des mesures axées sur nos consommations finales – télétravail, recours au covoiturage, changement de régime alimentaire, etc. – pourraient permettre de réduire les émissions mondiales de 40 à 70 % d’ici à 2050. « Cet aspect est souvent renvoyé à des choix individuels, explique Franck Lecocq. Or, il implique des changements de modes de vie, qui dépendent grandement des infrastructures existantes. » Sans surprise, le gisement le plus grand d’économies d’émissions à réaliser se trouve dans les pays développés.
Quelles sont les émissions mondiales actuelles de GES ?Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont augmenté de plus de 80 % depuis 1970 et de 45 % depuis 1990, pour atteindre 49 Gt CO2 éq en 2010 et 55,3 Gt CO2 éq en 2018 (UN Environnement – Emissions Gap Reports 2019 ; données incluant les émissions de GES liées au changement d'usage des sols).
Quelles sont les émissions de gaz à effet de serre ?Gaz à effet de serre naturels. La vapeur d'eau (H2O) le plus important des gaz à effet de serre naturellement présents dans l'atmosphère. ... . Le dioxyde de carbone (CO2) ... . Le méthane (CH4). Quelle est la quantité de gaz à effet de serre ?Les émissions de GES liées aux activités humaines (incluant l'UTCATF) représentent l'équivalent de 55,3 milliards de tonnes de CO2 (Gt CO2 éq) en 2018.
Quel est le pourcentage d'émission de gaz à effet de serre du secteur de l'énergie ?Répartition sectorielle des émissions de CO2 dans le monde
En Chine, l'industrie et le secteur de l'énergie (électricité et hors électricité) représentent à eux deux 83 % des émissions de CO2 dues à la combustion d'énergie, contre 65 % en moyenne mondiale.
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