Comment allez-vous aujourd’hui ? Quoi de neuf, chez vous ? Le sociologue Serge Paugam décompose le lien social en quatre sphères qui aident à comprendre leur importance dans notre vie : Ces quatre types de liens se mêlent, se resserrent ou se détendent tout au long de notre vie : ils sont faits d’interactions, de relations d’interdépendance (affective ou matérielle), de rapports de force, de coopération… Toujours selon Serge Paugam, « l’homme est lié aux autres et à la société, non seulement pour assurer sa protection face aux aléas de la vie, mais aussi pour satisfaire son besoin vital de reconnaissance, source de son identité et de son existence en tant qu’homme ». De l’importance du travailDans notre société, le travail, qui procure un salaire, permet donc de nous assumer et de ne pas être une charge pour autrui. Ensuite, idéalement, le travail doit représenter plus qu’un moyen de subvenir à ses besoins : parce qu’il repose le plus souvent sur la coopération et la solidarité au sein de l’entreprise, ou parce que l’entreprise pour laquelle on travaille nous rend fiers, notre emploi donne un sens à notre quotidien, nous permet de nous sentir utile, de valoriser nos qualités et compétences, etc. Il a ainsi vocation à être source d’épanouissement et d’accomplissement. Mais nous ne cochons pas toujours toutes les cases, alors que notre besoin de reconnaissance, lui, est bien là. Or de notre propre point de vue, parfois bien plus que de celui d’autrui, notre statut social est étroitement lié à notre identité professionnelle. Le lieu de travail, espace social indispensableLe travail permet aussi d’avoir des relations sociales cordiales, de rire, d’apprendre, de nous ouvrir sur d’autres centres
d’intérêt… Dès 2019, le baromètre IFOP Paris Workplace estimait que « le bureau est d’abord un espace social, avant d’être un espace de travail », car les salariés viennent « au bureau d’abord pour « la vie sociale avec leurs collègues » à 42% (première raison citée) ». On enfonce le clou : pour 37% de Français, ce qui contribue le plus à leur épanouissement
au travail est la possibilité de « développer des relations conviviales avec leurs collègues et ceux qui les entourent au travail » (Etude Inkidata pour Wojo, 2019). On comprend alors qu’au-delà du management, l’environnement et l’écosystème dans lequel nous évoluons quotidiennement peuvent être déterminants dans notre construction : pouvoir interagir avec des pairs, évoluer dans une atmosphère bienveillante, être stimulé… Pour cela, nombre d’entreprises se tournent vers des bureaux dans des espaces de coworking dont l’ADN préserve (et même favorise) les relations sociales. Quel lien social au travail en période de crise ?Le chômage partielÀ la lecture de cet article, on aura compris que la crise que nous traversons, et notamment le chômage partiel, est réel un danger pour notre représentation de notre statut social. Ne plus être utile, se sentir en sursis, faire partie des équipes qui sont coupées de l’entreprise pendant que les fonctions essentielles au maintien de la continuité d’activité mettent les bouchées doubles, se retrouver en marge est une épreuve. Les managers ont alors un rôle à jouer : rassurer, communiquer, valoriser, inviter à mettre le temps libre à profit… Le télétravailLe 100% télétravail est lui aussi montré du doigt avec raison comme pouvant éroder le lien social au
travail. Les études n’ont pas manqué ces derniers mois, pour démontrer que les relations sociales digitales ne suffisent pas à un être humain pour se construire ou s’épanouir dans la durée. Un collaborateur qui n’interagit plus qu’à distance avec le reste des équipes risque de se désolidariser peu à peu, au détriment de la cohésion interne de l’entreprise. Le confinementMais que peut-on faire en période de confinement, lorsque la
situation sanitaire nous contraint à rompre (totalement ou partiellement) à la fois nos liens de filiation, de participation et de citoyenneté ? Finalement, tout simplement, être généreux, cultiver peut-être un peu plus activement que d’habitude ce lien social dont nous avons de toutes façons tous besoin, et rassurer ses collaborateurs : ce n’est pas parce qu’on ne se voit pas, que l’on est confiné, en télétravail ou en chômage partiel, que ce lien va nécessairement disparaître. En tous cas, cela ne dépend que de nous. Quelle est l'influence du travail sur le lien social ?Il permet en effet de partager des expériences avec d'autres et de s'impliquer dans des activités dont les finalités dépassent l'intérêt individuel. Au-delà de sa dimension économique liée à l'emploi, le travail permet d'acquérir un statut social qui détermine la place occupée dans la société, son identité sociale.
Comment le travail est créateur de lien social ?Dans notre société, le travail, qui procure un salaire, permet donc de nous assumer et de ne pas être une charge pour autrui. Il permet aussi d'accéder à la société de consommation : une dimension qui a pris une place considérable comme facteur d'intégration et de reconnaissance sociale... Nul besoin de s'étendre.
Comment la transformation du monde du travail fragilise le lien social ?En situation de chômage, il est en effet moins possible de faire des sorties et de profiter des loisirs à l'origine du maintien et de la création de liens sociaux : en conséquence, ceux-ci se fragilisent. Serge Paugam explique ce processus qui lie la perte de travail à l'appauvrissement des liens sociaux.
Quelle est l'importance du travail pour l'individu et la société ?1Le travail occupe une place essentielle dans nos sociétés, même par son absence. C'est une des bases de l'économie. C'est la source principale des revenus qui autorise l'accès à la consommation. C'est aussi la voie principale de l'insertion sociale.
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