Quel est le poids de l'état dans l'économie russe

Avec la remontée des prix du pétrole, l’économie russe est sortie en 2016 de la phase aiguë de la crise. L’épisode dépressionnaire qui a débuté en 2014 lui aura coûté un peu plus de 3 % de son PIB, et creusé les inégalités de revenus. Il aura aussi compliqué la conduite de la politique macroéconomique en accélérant l’inflation et en creusant les déficits publics, tandis que le rouble connaissait à nouveau de violentes turbulences, les plus graves depuis le krach de 1998.
À l’échelle internationale, la perte de puissance économique de la Russie est significative. Au taux de change moyen de 2016, le PIB de l’économie russe ne représente plus que 1 290 milliards de dollars, contre 2 230 en 2013. Cette contraction s’explique principalement par la chute du rouble. Elle place l’économie russe au niveau de celles de l’Australie et de l’Espagne, alors que trois ans auparavant elle rivalisait encore avec l’Inde et l’Italie, et se rapprochait de la France. Depuis 2014, le pouvoir d’achat international d’une heure de travail en Russie a donc presque été divisé par deux. L’impact économique des sanctions occidentales a pourtant été surestimé par la plupart des observateurs : la contraction de l’économie russe a cessé fin 2016, alors même que les sanctions étaient prorogées. L’explication principale des variations conjoncturelles de l’économie ne doit pas être cherchée plus loin que dans la fluctuation des prix des hydrocarbures.
L’activité a donc fini par se redresser à partir du deuxième trimestre 2016. Quelques indicateurs se sont réorientés positivement : la contribution du commerce extérieur est devenue positive, la chute du taux de change, combinée à l’embargo russe sur les importations de produits alimentaires en provenance des pays occidentaux, ayant inversé la dynamique des échanges…

Julien Vercueil

Maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales (inalco) ; chercheur au Centre de recherches Europe Eurasie (cree) de l’inalco.

• Économie russe : résistance et limites
• L’impossible découplage du monde occidental
• Dans Ramses 2022
• Dunod, 2021

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- Lettre du 1er mai 2014

02/05/2014

La Russie est souvent classée à tort parmi les pays émergents alors que sa croissance repose davantage sur la rente énergétique que sur un développement industriel rapide. Les échanges commerciaux avec l'Union européenne sont à ce titre essentiels à son économie. De son côté, l'Europe dépend fortement des approvisionnements russes.

La Russie est le pays le plus vaste du monde avec 17 millions de km2, soit deux fois plus que les Etats-Unis, la Chine ou le Brésil, six fois plus que l’Inde. Le revenu moyen par habitant est la moitié de celui d’un Européen de l’Ouest et le tiers de celui d’un Américain. La Russie est souvent classée à tort parmi les pays émergents. En réalité, le recul de la croissance depuis 2010 n’est pas conjoncturel et ne trouve pas ses origines dans le déclenchement du conflit ukrainien, mais relève plutôt de facteurs structurels.

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Le poids du PIB russe dans le monde est de moins de 2%. L’économie s’est développée à une moyenne annuelle de 0,3% entre 2015 et 2020. Les revenus des Russes baissent et, à près de 9%, l’inflation bat des records.

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Publié le 24/02/2022 à 08:35 Temps de lecture: 4 min

Un géant géopolitique, un nain économique. Telle est la Russie de Vladimir Poutine. C’est tout le paradoxe derrière les discours musclés du chef du Kremlin. Trois jours avant son allocution télévisée de lundi, point de départ de l’engrenage militaire en Ukraine, il pouvait certes trompeter sur le front économique. La Russie, qui n’a imposé presque aucune contrainte à son économie depuis le début de la pandémie de covid, a enregistré une hausse de 4,7% de son PIB en 2021. Une reprise évidente et rassurante après une année 2020 plombée par le coronavirus. De quoi renforcer le discours du Kremlin : la Russie est forte et peut se montrer imperméable aux menaces de nouvelles sanctions occidentales. En réalité, sa faiblesse économique aurait dû, logiquement, l’inciter à davantage de réalisme politique. Une évidence imposée par les chiffres.

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