Pourquoi les activités humaines émettent

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Pourquoi les activités humaines émettent

Glacier de marée, Île Devon, Nunavut, Brenda Saunders, 2007

Les changements climatiques soulèvent un problème dont les conséquences sont de portée mondiale. En 2006, des températures supérieures à la moyenne ont été enregistrées partout dans le monde pour la 30e année consécutive (graphique 1.1). Cette hausse des températures moyennes entraîne la fonte des glaciers et des calottes polaires, ce qui fait monter le niveau des mers et accroît le risque d'inondations dans les régions côtières. Les preuves s'accumulent à l'effet que ces changements ne sont pas la conséquence de la variabilité naturelle du climat. La thèse des changements climatiques provoqués par l'homme est appuyée par de nombreux organismes scientifiques réputés, dont la British Royal Society, les American National Academies et le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).

Créé en 1988 par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), le GIEC a diffusé son quatrième rapport d'évaluation en 2007. On y déclare que le réchauffement climatique est plus qu'évident et que l'on peut affirmer avec une très grande certitude que, depuis 1750, l'activité humaine a joué un rôle important en surchargeant l'atmosphère d'une quantité excessive de dioxyde de carbone (CO2).

Le GIEC, qui est sans doute la plus grande autorité scientifique mondiale en matière de changements climatiques, a pour mandat « d'évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d'ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d'origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d'éventuelles stratégies d'adaptation et d'atténuation » 1 .

L'une des plus grandes préoccupations à propos des changements climatiques est la croissance prévue de la fréquence des événements climatiques extrêmes. La tempête de glace qui a frappé l'Est du Canada en 1998 est un très bon exemple de la portée éventuelle des conséquences de tels événements (encadré « Tempête de glace de 1998 » ).

Outre les événements climatiques extrêmes, l'évolution du climat entraîne d'autres changements plus graduels. Dans l'ensemble, les lacs et les rivières gèlent plus tard et dégèlent plus tôt qu'auparavant, de sorte qu'il est plus difficile de construire et d'entretenir les routes de glace qui ont une importance vitale pour des nombreuses collectivités vivant dans le Nord. Au cours des 10 dernières années, la durée d'utilisation du réseau de routes de glace du Manitoba est passée de 50 à 60 jours à un creux de 20 jours certaines années 2 . Les hivers doux se succédant dans le centre de la Colombie-Britannique ont contribué à la propagation du dendroctone du pin ponderosa, un très nuisible ravageur des forêts qui a fait mourir des pins sur des millions d'hectares de forêts.

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Tempête de glace de 1998

Événement :  50 à >100 mm de pluie verglaçante en cinq jours

Lieu :  Couloir allant de Kingston, en Ontario, jusqu'au Nouveau-Brunswick, en passant par les régions d'Ottawa, de Montréal et de la Montérégie.

Décès :  28
Blessés :  945
Évacués :  600 000
Autres effets :  Panne d'électricité massive
Coût estimé :  5,4 milliards de dollars

Source(s) :  Ressources naturelles Canada. 2004. Impacts et adaptation liés aux changements climatiques : perspective canadienne, 190 pages, http://www.adaptation.nrcan.gc.ca/perspective/index_f.php (site consulté le 10 mars 2008).

Le Canada compte environ 0,5 % de la population mondiale, mais produit près de 2 % du total des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Les Canadiens se retrouvent donc parmi les plus gros producteurs d'émissions par habitant, en grande partie à cause de la taille du pays, de sa faible densité de population et des fortes demandes d'énergie qu'impose le climat, de notre économie axée sur les ressources et du volume des exportations de biens. En 2005, le Canada a émis un peu plus de 23 tonnes de GES par habitant, soit une augmentation de 8 % depuis 1990 3  .

De nombreux facteurs influent sur les changements climatiques et la façon dont leurs effets seront ressentis par la population mondiale, aujourd'hui et dans les temps à venir.

Dans la section 1.1 : Comprendre les changements climatiques, on trouve une explication des éléments scientifiques qu'il faut comprendre pour explorer ce sujet. En plus de fournir la définition du temps, du climat et du changement climatique, on y explique l'effet de serre ainsi que le rôle crucial des gaz à effet de serre dans les changements climatiques.

Dans la section 1.2 : Émissions de gaz à effet de serre, on fait le point sur les émissions de GES au Canada. Y sont explorées les forces qui sous-tendent ces émissions et leur évolution au fil du temps.

Dans la section 1.3: Conséquences des changements climatiques, on traite du climat au Canada et de certains effets des changements climatiques sur les terres, la faune et la flore ainsi que sur la population.

Dans la section 1.4 : Comment nous adaptons-nous? Comment relevons-nous le défi?, on décrit les activités entreprises au Canada par les particuliers, l'industrie et les administrations publiques en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de s'adapter aux changements climatiques. On y traite également de certains domaines prometteurs en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'avenir.

Comprendre les changements climatiques

L'effet de serre

L'atmosphère terrestre ressemble à une couverture qui garde la planète au chaud. L'effet de serre est un phénomène de piégeage de la chaleur qui se produit naturellement dans l'atmosphère. Sans l'effet de serre, la terre aurait une température moyenne glaciale de –19 °C au lieu de la température douce de 14 °C dont nous jouissons à l'heure actuelle.

L'effet de serre est bien illustré dans la figure 1.1 (University Corporation for Atmospheric Research, Project Learn, http://www.ucar.edu/learn/1_3_/.htm). L'énergie en provenance du soleil pénètre dans l'atmosphère pour réchauffer la terre. Cette dernière renvoie ensuite la chaleur vers l'espace. Une partie de cette chaleur est absorbée par les gaz à effet de serre en suspension dans l'atmosphère puis renvoyée vers la terre, ce qui contribue à conserver la chaleur de la terre.

Figure 1.1

L'effet de serre

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Terminologie importante

Il importe de bien comprendre les termes qui suivent lorsqu'on discute des changements climatiques : 

On peut définir le temps comme étant l'état de l'atmosphère à un moment et à un endroit donné 4 . Cet état comprend la température, la pression atmosphérique, l'humidité, le vent, la nébulosité et les précipitations dans une région au cours d'une courte période.

Le climat décrit le temps moyen dans une région donnée, habituellement évalué sur une période de 30 ans 5 . Il englobe tous les aspects du temps, c'est-à-dire la température, la pression atmosphérique, l'humidité, le vent, la nébulosité et les précipitations, et donne une idée du genre de temps auquel il faut s'attendre. Alors que le temps peut varier de façon spectaculaire d'un jour à l'autre, il n'en est pas de même pour le climat.

Le changement climatique fait référence aux modifications des tendances climatiques moyennes 6  et peut être causé par des phénomènes naturels, ainsi que par des activités humaines. Dans le passé, le climat de la terre a été affecté par des facteurs naturels tels que des variations de la production solaire et la projection de cendres volcaniques. En fait, la planète a connu de nombreuses périodes de refroidissement et de réchauffement. La dernière grande période de refroidissement s'est terminée il y a environ 10 000 ans.

Le réchauffement de la planète fait référence à une augmentation de la température moyenne de la surface de la terre 7 .

Gaz à effet de serre (GES) est le nom donné à un groupe de gaz libérés dans l'atmosphère, qui contribuent à l'effet de serre. Certains d'entre eux sont produits par des activités humaines ainsi que par des phénomènes naturels, alors que d'autres sont entièrement d'origine anthropique (dus aux activités humaines). Une forte proportion des gaz à effet de serre d'origine anthropique est le résultat d'activités qui requièrent la combustion de combustibles fossiles, comme la conduite d'automobiles et la production d'électricité.

Les puits de carbone sont des réservoirs qui absorbent et séquestrent (stockent) le CO2 de l'atmosphère. Les forêts, les sols, la tourbe, le pergélisol, l'eau des océans et les sédiments carbonatés déposés au fond des océans en sont des exemples.

Bilan carbone neutre ou neutralité carbone est une expression qui s'applique aux individus, aux entreprises ou aux organismes dont l'émission nette de GES dans l'atmosphère résultant de leurs activités est nulle. Il faut pour cela que toute émission de GES produite à la suite d'une activité soit compensée (voir plus bas) par des réductions d'émissions ou par une absorption de carbone par une autre activité.

La compensation des émissions de carbone est le processus consistant à réduire ou à éviter les émissions de GES en un endroit afin de « contrebalancer » les émissions de GES produites ailleurs.

Gaz à effet de serre

Le dioxyde de carbone est sans doute le GES le plus connu, mais il en existe de nombreux autres, dont la vapeur d'eau (encadré « Vapeur d'eau »), le méthane (CH4), l'oxyde nitreux (N2O), l'hexafluorure de soufre (SF6), les perfluorocarbures (PFC) et les hydrofluorocarbures (HFC).

La plupart des GES sont à la fois d'origine naturelle et d'origine humaine (anthropique) (tableau 1.1). Par exemple, le CO2 est produit dans le processus de la décomposition des matières animales et végétales (origine naturelle) et pendant la combustion des combustibles fossiles (origine humaine). Cependant, il n'existe aucune source naturelle de PFC, de HFC ni de SF6.

Comme la contribution d'une masse donnée de GES au réchauffement planétaire varie selon le type de gaz, un indice, appelé « potentiel de réchauffement de la planète », a été établi afin de produire une mesure normalisée pour tous les gaz. Le calcul de cet indice pour divers gaz permet d'exprimer la contribution relative de chaque GES en fonction de son équivalent CO2. Ainsi, le potentiel de réchauffement de la planète (PRP) du CH4 est égal à 21 fois celui du CO2. On s'inquiète de l'effet de certaines substances, comme le SF6, qui ont un PRP égal à des milliers de fois celui du CO2, même si ces substances sont émises en petites quantités (tableau 1.2).

Les données historiques provenant d'échantillons de noyaux de glace et les récentes observations, révèlent que les GES se sont accumulés dans l'atmosphère terrestre au cours des 160 ans écoulés depuis l'avènement de l'ère industrielle (graphique 1.2). À cause de cette accumulation de la concentration des GES, une plus grande quantité de rayonnements renvoyés vers l'espace reste emprisonnée dans l'atmosphère terrestre et provoque une hausse de la température moyenne (graphique 1.1). De la fin des années 1800 (1850 à 1899) à aujourd'hui (2001 à 2005), la température moyenne de la terre a augmenté de 0,76 °C 8 .

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Vapeur d'eau

La vapeur d'eau est le gaz naturel qui contribue le plus à l'effet de serre. L'activité humaine n'a pas d'effet significatif sur la quantité de vapeur d'eau présente dans l'atmosphère. Toutefois, à mesure qu'il se réchauffe, l'air peut contenir une plus grande quantité de vapeur d'eau. Naturellement, la concentration totale de vapeur d'eau dans l'atmosphère a une limite. Quand l'air est saturé, des nuages se forment et la vapeur d'eau retombe sur la terre sous forme de pluie.

Les nuages jouent un rôle intéressant dans la régulation de la température de la terre. Ils empêchent les rayonnements solaires d'atteindre la surface de la planète, donc, causant ainsi son refroidissement. En même temps, ils piègent la chaleur émise par la terre, ce qui provoque son réchauffement.

Il est largement accepté que le réchauffement de la planète contribuera à épaissir la couverture nuageuse qui l'entoure. Cependant, on ne sait pas vraiment si cet épaississement de la couche nuageuse provoquera un effet global de refroidissement ou de réchauffement.

Source(s) :  Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. 2007. Climate Change 2007 : The Physical Science Basis : Summary for Policymakers, http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/wg1/ ar4-wg1-spm.pdf (site consulté le 11 février 2008);

Bureau du vérificateur général du Canada. 2006. « Changements climatiques : tour d'horizon », Rapport de la commissaire à l'environnement et au développement durable, 2006, http://www.oag-bvg.gc.ca/ internet/Francais/ oag-bvg_f_ 14549.html (site consulté le 25 février 2008).

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Émissions de gaz à effet de serre 9

Les données sur les émissions de gaz à effet de serre sont au coeur de tout examen de l'évolution du climat. Les travaux que nous effectuons, les achats que nous faisons et les activités de loisir auxquelles nous nous adonnons produisent tous des émissions de GES. Il est donc important de savoir quelle part de celles-ci est attribuable à l'activité humaine.

Le Rapport d'inventaire national de 2007 du Canada préparé par Environnement Canada, qui contient les estimations des émissions pour la période allant de 1990 à 2005, est la source la plus complète et la plus à jour de données sur les émissions de GES au Canada. Ce rapport est produit conformément aux méthodes et aux pratiques qui sont établies par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et appliquées par tous les pays pour déterminer, quantifier et réduire autant que possible l'incertitude quant aux estimations des émissions de GES.

Les concepts de l'offre et de la demande permettent d'examiner la même question sous différents angles. Les données dans l'Inventaire national, en respectant les catégories prescrites par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), représentent la perspective de l'offre. Elles indiquent combien d'émissions sont produites et qui en sont les auteurs.

Émissions de gaz à effet de serre, 1990 à 2005

Le Rapport d'inventaire national du Canada pour 2007 contient les estimations des émissions et des absorptions d'origine anthropique de dioxyde de carbone (CO2), de méthane (CH4), d'oxyde nitreux (N2O), d'hexafluorure de soufre (SF6), de perfluorocarbures (PFC) et d'hydrofluorocarbures (HFC).

Dans l'inventaire, les émissions sont réparties en six catégories, à savoir : 

  1. la production et la consommation d'énergie
  2. les procédés industriels
  3. l'utilisation de solvants et d'autres produits
  4. l'agriculture
  5. les déchets
  6. l'affectation des terres, le changement d'affectation des terres et la foresterie.

Tableau national

En 2005, la population canadienne a rejeté environ 747 mégatonnes d'équivalents CO2 de gaz à effet de serre dans l'atmosphère (graphique 1.3). Il est très difficile de s'imaginer ce que représente une mégatonne d'émissions. Il est tout aussi difficile de se représenter une tonne d'émissions, qui correspond à un volume suffisant pour remplir une maison moyenne de deux étages et de trois chambres à coucher (encadré « Que représente une tonne d'émissions? »).

Que représente une tonne d'émissions?

Pour produire une tonne (t) d'émissions, il faut par exemple : 

  1. conduire une voiture de taille moyenne pendant environ 5 000 kilomètres;
  2. faire tourner 20 voitures au ralenti deux minutes chaque jour pendant un an.

1 000 000 t = 1 mégatonne

Source(s) :  Envirozine, Revue mensuelle d'actualités en ligne d'Environnement Canada, http://www.ec.gc.ca/envirozine/french/issues/ 42/feature1_f.cfm (site consulté le 13 février 2008)

Depuis 1990, année où les émissions totales de GES ont été estimées à 596 Mt, les niveaux ont augmenté d'environ 25 %. En 2002, le Canada a ratifié le protocole de Kyoto et s'est engagé à ramener ses émissions à 6 % sous le niveau de référence de 1990 entre 2008 et 2012. Cependant, en 2005, les émissions étaient supérieures de 33 % à l'objectif de Kyoto.

Le CO2 est de loin le GES émis le plus couramment (graphique 1.4). La proportion d'émissions totales attribuables à chaque GES n'a pas beaucoup changé depuis 1990.

Selon Environnement Canada, de 2003 à 2005, les émissions totales de GES (graphique 1.3) ont cessé d'augmenter principalement en raison d'une réduction importante des émissions liées à la production d'électricité. Cette réduction est attribuable à une diminution de la production des centrales au charbon et à une hausse des émissions des centrales hydroélectriques et nucléaires, conjuguée à une baisse de la demande de combustibles de chauffage causée par des hivers plus doux et à une plus faible croissance de la production de combustibles fossiles. L'intensité des émissions canadiennes de GES, c'est-à-dire la quantité de GES émise par unité d'activité économique, était de 6 % plus faible en 2005 qu'en 2003 (graphique 1.5).

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Contributions de la production et de la consommation d'énergie

La production et la consommation d'énergie, qui représentaient plus de 80 % des émissions de GES en 2005, constituent de loin la source la plus importante de ces émissions au Canada (tableau 1.3). Les contributions liées à l'énergie comprennent les émissions de GES résultant de la production de combustibles fossiles et de leur combustion pour le chauffage et pour le transport.

Les émissions directes résultant de la combustion de combustibles fossiles représentaient 89 % des émissions liées à l'énergie en 2005 (546 Mt), tandis que les émissions fugitives (encadré « Émissions fugitives ») formaient les 11 % restants (65,7 Mt). De 1990 à 2005, les émissions liées à la combustion de combustibles ont augmenté de 26 %, tandis que les émissions fugitives ont progressé de 54 %.

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Émissions fugitives

Les émissions fugitives de GES associées aux combustibles fossiles comprennent, par exemple : 

  1. le torchage volontaire de gaz naturel par les usines de production de pétrole et de gaz;
  2. les fuites dans les conduites de transport de gaz naturel et dans les usines de traitement;
  3. les émissions accidentelles des puits de pétrole et de gaz;
  4. les émissions résultant de l'extraction et de la manutention du charbon.

Les activités de transport sont une source importante d'émissions liées à la combustion de combustibles fossiles. Ces activités représentaient 33 % des émissions et 37 % de la croissance des sources d'émissions liées à l'énergie depuis 1990. Il convient de souligner la hausse de 109 % des émissions causées par les camions légers a essence (elles sont passées de 21,3 Mt en 1990 à 44,5 Mt en 2005), qui reflète l'engouement grandissant pour les véhicules utilitaires sports, les camionnettes et les camions légers. Ces véhicules, qui émettent, en moyenne, 40 % de GES de plus par kilomètre que les automobiles à essence, ont fait croître les émissions de 23,2 Mt entre 1990 et 2005.

Les activités d'extraction minière, pétrolière et gazière ne représentaient que 2,6 % des émissions liées à l'énergie en 2005, mais leur contribution avait augmenté de 152 % par rapport aux niveaux de 1990. De 1990 à 2000, les exigences énergétiques par baril de pétrole classique léger ou moyen extrait ont presque doublé 10 , 11 . Parallèlement, la production de pétrole synthétique à forte intensité d'énergie et d'émissions de GES à partir des sables bitumineux a de plus en plus concurrencé l'extraction classique de pétrole. Ces tendances ont largement contribué à la hausse rapide des émissions attribuables aux activités d'extraction minière, pétrolière et gazière constatée de 1990 à 2005.

En 2008, les exploitants des sables bitumineux ont l'intention d'investir 19,7 milliards de dollars. C'est là une hausse de 23 % qui succède à une autre de 31 % observée en 2007. C'est plus que l'ensemble des projets d'investissement d'une valeur de 19,6 milliards pour l'ensemble du secteur de la fabrication (graphique 1.6). L'investissement dans le secteur de la production bitumineuse excède l'investissement dans le secteur de la fabrication en raison de sa croissance rapide et non parce que les immobilisations dans le secteur de la fabrication ont été faibles. Il y a tout juste une décennie, les investissements dans le secteur de la production bitumineuse correspondaient à moins d'un dixième des dépenses en immobilisations des fabricants (1,4 milliard de dollars et 21,6 milliards, respectivement, en 1998).

Les émissions de GES résultant de la production d'électricité et de chaleur représentaient 129 Mt, soit 21 %, des émissions liées à l'énergie et 25 % de la croissance des émissions dans ce secteur de 1990 à 2005. La hausse au cours de cette période a été dictée par une demande croissante d'électricité et par une augmentation de l'utilisation de combustibles fossiles, comme le charbon, pour produire l'électricité, comparativement à d'autres sources ne produisant pas d'émissions, telles les énergies nucléaire et hydroélectrique. La part d'autres formes d'énergie renouvelable, principalement les nouvelles installations éoliennes, a augmenté par plus de 500 % de 2000 à 2005. Néanmoins, la contribution de ces sources d'électricité à la composition globale des émissions de GES est minimale (0,3 % en 2005).

Selon le Rapport sur la disponibilité et écoulement d'énergie au Canada, 7 764 pétajoules d'énergie ont été exportés sous forme de pétrole, de gaz et d'électricité en 2005 12 . La production de cette énergie a donné 72,8 Mt de GES, soit presque 10 % de la totalité des émissions.

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Émissions non énergétiques

Les procédés industriels non énergétiques représentaient 7 % des émissions globales de GES en 2005. La réduction importante des émissions de l'industrie chimique après 1995 (tableau 1.3) résulte de l'installation, en 1997, d'un dispositif antipollution par le seul producteur d'acide adipique au Canada. L'acide adipique est utilisé principalement pour la production de nylon et d'autres plastiques.

En 2005, les émissions de GES des quelque 250 000 fermes canadiennes se chiffraient à 57 Mt, soit 8 % des émissions totales. Il s'agissait aussi d'une hausse de 11 Mt (ou 24 %) par rapport à 1990. Dans le cadre des lignes directrices les seules émissions imputées à l'agriculture sont celles d'origine non liée à l'énergie (51 % sous forme de N2O et 49 % sous forme de CH4). Les émissions agricoles associées à la combustion de combustibles fossiles pour produire de l'énergie, y compris pour l'alimentation des tracteurs, le chauffage et le séchage du grain, sont déclarées dans la catégorie de la production et de l'utilisation d'énergie.

De 1990 à 2005, les émissions de GES résultant de la gestion des déchets ont augmenté de 22 %. En 2005, elles représentaient 3,7 % des émissions totales de GES, comparativement à 3,9 % en 1990. Des 28 Mt d'émissions produites par ce secteur en 2005, l'élimination des déchets solides sur les terres, qui comprend les sites municipaux d'enfouissement de déchets solides et de déchets de bois, en représentait 27 Mt. Les émissions de méthane produites par la décomposition de la biomasse dans les sites municipaux d'enfouissement de déchets solides constituaient 96 % des émissions de ce secteur.

Les activités rentrant dans la catégorie de l'utilisation des terres, des changements d'affectation des terres et de la foresterie peuvent donner lieu à des émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ou à leur absorption dans des puits. Bref, les terres recouvertes de végétation absorbent le CO2, alors que l'élimination de cette végétation libère dans l'atmosphère le CO2 emmagasiné.

On a estimé ces émissions et ces absorptions et publié l'information pour quatre catégories de terres aménagées, à savoir les terres forestières, les terres cultivées, les terres humides et les zones de peuplement. Les émissions nettes, calculées en totalisant les émissions et les absorptions, sont négatives certaines années et positives d'autres années. En 2005, les émissions nettes se chiffraient à -17 Mt. Conformément aux exigences de déclaration de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, ces estimations ne sont pas incluses dans les totaux nationaux.

Émissions et demande

Habituellement, les données sur les émissions sont publiées sous l'angle de l'offre (production) comme il est décrit plus haut (tableau 1.3), en montrant les types d'émissions et leurs producteurs. Bien que cette perspective de l'offre soit utile, il est également intéressant d'examiner les émissions sous l'angle de la demande de produits et de services.

Quand les entreprises répondent à la demande de biens et de services, les émissions de GES constituent un sous-produit indésirable des procédés de production qui en résulte. Du point de vue de la demande finale (encadré « Demande finale »), on attribue les GES émis par l'industrie à l'utilisateur final de biens et services industriels plutôt qu'aux industries proprement dites. Cette approche peut permettre de fournir de l'information sur les émissions qui ne se dégageraient pas autrement.

Le Canada est une nation commerçante qui produit un important volume d'exportations. La proportion d'émissions industrielles de GES associée à la production de biens et de services destinés à l'exportation a augmenté entre 1990 et 2003. La part des exportations dans les émissions industrielles de GES est passée de 37 % en 1990 à 45 % en 2003. Au cours de cette période, les émissions de GES acceptables pour satisfaire la demande intérieure ont augmenté de 10 % (tableau 1.4), malgré une croissance démographique de 14,4 % 13  . Autrement dit, 76 % de l'augmentation des émissions industrielles intérieures produites de 1990 à 2003 étaient imputables à la production de biens et de services pour l'exportation.

Quelle est la cause de cette hausse des émissions de GES résultant de la production de biens et de services pour l'exportation? La source la plus importante de cette croissance a été la production de combustibles fossiles dont le charbon, le pétrole brut et le gaz naturel pour l'exportation. En 1990 et en 2003, la production de ces combustibles pour l'exportation a donné lieu à plus d'émissions de GES que la production de tout autre produit exporté (tableau 1.5). Au cours de la période, à mesure qu'a grimpé la demande mondiale de combustibles, les émissions de GES imputables à la production de combustibles exportés a fait un bond de 146 %, et la contribution de ce secteur est passée de 16,5 % à 26,6 % de l'ensemble des exportations.

Demande finale

Demande intérieure

  1. Dépenses personnelles :  Les achats de produits et de services, les taxes sur les produits et services, les salaires et traitements et le revenu supplémentaire du travail des personnes occupées dans le secteur des particuliers. Comprennent les dépenses des particuliers, des familles et des organismes privés à but non lucratif.
  2. Construction, machines et matériel :  La valeur des acquisitions, moins l'élimination, d'éléments d'actifs fixes d'un producteur durant la période comptable, plus certains ajouts à la valeur de l'actif non produit (tels que les actifs du sous-sol (gisements) ou les améliorations importantes de la quantité, de la qualité ou de la productivité des terres) réalisés par l'activité productive des unités institutionnelles.
  3. Dépenses des administrations publiques :  Activités économiques de l'administration publique fédérale (y compris la défense), des administrations publiques provinciales et territoriales, des administrations publiques locales (municipales), des universités, des collèges, des écoles professionnelles et de métiers, des hôpitaux et des établissements de soins pour bénéficiaires internes financés par l'État, ainsi que des écoles et des commissions scolaires financées par l'État.
  4. Stocks :  Stocks de produits qui sont encore détenus par les unités qui les ont produits avant d'être transformés davantage, vendus ou livrés à d'autres unités ou utilisés d'autres manières, et stocks de produits acquis auprès d'autres unités, qui sont destinés à la consommation intermédiaire ou à la revente sans autre transformation.

Demande extérieure

  1. Exportations :  La vente de biens et de services à des acheteurs dans d'autres pays.

Source(s) :  Statistique Canada, Division des comptes et de la statistique de l'environnement.

Situer les émissions de gaz à effet de serre dans un contexte

Tableau international

En ce qui concerne la croissance des émissions de GES, le Canada se classait en tête des pays du G8 au cours de la période de 1990 à 2004 (graphique 1.7).

Les raisons pour lesquelles les émissions du Canada ont augmenté plus rapidement que celles de plusieurs autres pays sont multiples. Comparativement à d'autres pays développés, le Canada a connu une forte croissance démographique. De 1991 à 2006, la population canadienne a augmenté de 16,4 % comparativement à 7,6 % pour la France, à 5,5 % pour le Royaume-Uni et à 3,0 % pour l'Italie et l'Allemagne 14 . Avec un taux de 18,3 %, la croissance démographique des États-Unis est comparable à celle du Canada. En outre, la croissance de l'économie canadienne a été impressionnante, le produit intérieur brut ayant augmenté de 58,6 % de 1991 à 2006 15 .

Tableau provincial

En 2005, environ 546 Mt (ou 73 %) des émissions canadiennes de GES résultaient de la combustion de combustibles fossiles, ce qui représente une hausse de 26 % depuis 1990. Durant cette période, les provinces où la croissance en pourcentage des émissions de GES a été la plus importante étaient la Saskatchewan (60,9 %) et l'Alberta (37,4 %).

Le Québec, où la production d'hydroélectricité est abondante, affichait l'augmentation la plus faible des émissions (4,8 %). Ensemble, le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut ont enregistré une diminution nette de leurs émissions (-4,1 %), en grande partie a cause de la réduction des émissions par combustion associées à la production d'électricité et de chaleur au Yukon.

De toutes les provinces et de tous les territoires, c'est l'Alberta qui, en 2005, a produit la plus grande quantité totale d'émissions (graphique 1.8). Réputée pour ses abondantes ressources de combustibles fossiles, cette province a fourni 64 % de la production primaire d'énergie cette année-là. Alors qu'elle comptait 10,2 % de la population 16 , elle a généré 16,1 % du produit intérieur brut (PIB) du Canada 17 . De 1990 à 2005, le PIB provincial 18  a augmenté de 74,3 % et les émissions de GES, de 37,4 % pour atteindre 233 Mt. Ces émissions sont dominées par celles résultant de la production d'électricité et de chaleur, à cause de la part élevée de la production d'électricité par des centrales thermiques alimentées au charbon dans la province.

En 2005, l'Ontario, qui comptait 12,6 millions d'habitants (38,9 % de la population canadienne totale), était la province la plus peuplée du Canada. Cette année-là, elle a généré 201 Mt de GES (27,2 % des émissions canadiennes totales de GES) et 510,7 milliards de dollars de PIB (39,0 % du total national). De 1990 à 2005, les émissions de l'Ontario ont augmenté de 25,8 Mt (14,7 %), tandis que son PIB a augmenté de 51,9 %. Plus de 90 % des émissions de GES de l'Ontario sont imputables à l'énergie (82 %) et aux procédés industriels (9,4 %), la plupart des autres émissions provenant de l'agriculture (5,0 %) et des déchets (3,5 %).

Une formule courante pour représenter les émissions de GES consiste à exprimer leur quantité par habitant (graphique 1.9). Si nous divisons les émissions totales du Canada en 2005, soit 747 Mt, par le chiffre de population de 32 millions, nous voyons que cette année-là, environ 23 tonnes d'émissions de GES ont été produites par habitant. Les émissions par habitant sont comparables aux États-Unis (24,4 t), mais nettement plus faibles en Allemagne (12,1 t), au Royaume-Uni (10,9 t), au Japon (10,6 t) et en France (9,2 t) 19 , 20 .

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Ours polaire adulte et ourson, Île Akpatok, Baie d'Ungava, Nunavut, Brenda Saunders, 2007

Conséquences des changements climatiques

On prévoit que tous les Canadiens seront plus ou moins affectés par les changements climatiques à cause de leur impact sur l'environnement, la santé et l'économie. En principe, les changements climatiques devraient varier selon la région. Bien qu'il soit impossible de les prévoir avec certitude, les scientifiques s'accordent en grande partie pour dire que des changements sont déjà survenus et que d'autres se produiront à l'avenir 21 . Au Canada, on s'attend à ce que les hivers deviennent plus doux, que les vagues de chaleur durant l'été soient plus fréquentes, que les tendances de précipitation et la configuration des vents évoluent et que des violentes tempêtes soufflent plus souvent. Le réchauffement devrait être le plus prononcé dans les régions arctiques, ce qui accélérera le dégel du pergélisol et la fonte des glaciers 22 .

Les Canadiens devront relever de nombreux défis pour faire face et s'adapter aux effets des changements climatiques. Des sécheresses régionales pourraient occasionner des pénuries d'eau, la hausse du niveau des mers et les fortes précipitations pourraient causer plus de dommages en raison des inondations, et les températures plus chaudes pourraient provoquer plus fréquemment des orages et des tornades 23 .

Le climat canadien

Le climat et le temps varient considérablement d'un endroit à l'autre du Canada. À long terme, les tendances des conditions météorologiques, c'est-à-dire du temps, telles que la température, les précipitations, la configuration des vents, l'humidité et l'ensoleillement déterminent le climat d'une région. Ces variables sont mesurées systématiquement par les stations météorologiques et le calcul de la moyenne des observations recueillies sur une période d'au moins 30 années consécutives produit les « valeurs normales » pour chaque élément du climat. Ces valeurs normales sont mises à jour au début de chaque décennie.

D'une saison à l'autre, les Canadiens sont soumis à des variations spectaculaires de température, de précipitations et d'autres conditions météorologiques (tableau 1.6). La latitude, la proximité de grandes étendues d'eau et l'altitude sont quelques-uns des facteurs qui influent sur le climat et expliquent les différences observées entre les régions.

Le temps est variable, la pluie tombe une journée et le lendemain, il fait soleil. Au cours d'un mois donné, le nombre de tempêtes, de fortes pluies, de chutes de neige ou de vagues de chaleur peut être anormal. De telles conditions météorologiques extrêmes ne peuvent pas être considérées comme la preuve d'un changement climatique, ces extrêmes étant des caractéristiques normales du climat.

La variabilité climatique fait référence aux écarts par rapport aux normales climatiques au fil du temps. À long terme, les changements climatiques dans une région–c'est-à-dire l'évolution des caractéristiques météorologiques–se sont produits à plusieurs reprises au cours des milliards d'années d'existence de la planète. Néanmoins, de nombreuses données indiquent que la terre se réchauffe plus rapidement que durant n'importe quelle autre période récente et que ce changement est lié à l'activité humaine 24 .

Tendances climatiques

Au cours des dernières décennies, les températures moyennes se sont élevées au Canada. La tendance, durant la période de 1948 à 2007 révèle une hausse de 1,4 °C, si l'on examine les écarts annuels de température par rapport à la normale climatique de 1951 à 1980 (graphique 1.10).

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Profils climatiques d'ouest en est

Dans la plus grande partie du Canada, située dans la zone tempérée Nord 25 , il y a quatre saisons distinctes. Les régions du pays où le climat est semblable sont regroupées en 11 différentes régions climatiques (carte 1.1 ou 2.5).

Grâce à l'effet adoucissant de l'air chaud qui émane de l'océan Pacifique, dans la région en bordure du Pacifique, les hivers sont les plus courts et les moins rudes, la température moyenne durant cette saison étant de 2,5 °C. Elle reçoit aussi le plus de précipitations, la moyenne étant de 1 695 mm de pluie et de neige. De 1948 à 2007, la température annuelle a augmenté de 1,2 °C par rapport à la normale climatique (tableau 1.7).

L'intérieur montagneux de la Colombie-Britannique comprend des glaciers sur les sommets des montagnes et une ceinture sèche à l'intérieure. La frontière nord du désert du Grand Bassin, le seul désert qui existe au Canada, est située dans la région climatique des montagnes du Sud de la Colombie-Britannique. De 1948 à 2007, la température annuelle de cette région aride a augmenté de 1,5 °C par rapport à sa normale climatique.

Dans l'intérieur du Canada, les températures varient énormément, ce qui est caractéristique d'un climat continental. L'air froid hivernal venant du Nord est canalisé vers les Prairies et la région de la forêt du Nord-Ouest, où les hivers sont extrêmement froids et les étés, chauds et secs. De 1948 à 2007, la température s'est élevée de 1,5 °C au-dessus de la normale dans les Prairies.

Les Grands Lacs exercent une influence importante sur le climat de la région climatique des Grands Lacs et des Basses-Terres du Saint-Laurent. En été, l'air humide que dégagent les lacs rend le temps chaud et humide. Les températures, en moyenne de 18,4 °C, sont parmi les plus chaudes du pays.

Le Canada atlantique connaît des hivers doux et courts et des étés frais. La région se classe aussi au second rang pour ce qui est du niveau des précipitations, lequel est supérieur à 1 200 mm de pluie et de neige chaque année.

C'est dans les régions du Nord et de l'Arctique qu'on enregistre le temps le plus froid et le plus sec du pays. Dans ces régions, les élévations de température ont été les plus importantes au cours des 60 dernières années. De 1948 à 2007, les températures ont augmenté de 2,1 °C dans la région du Yukon et des montagnes du Nord de la Colombie-Britannique, ainsi que dans le district du Mackenzie. Elles ont également augmenté dans la région de la toundra arctique (de 1,6 °C) et dans la région des montagnes et des fjords arctiques (de 1,1 °C).

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Événements extrêmes

Bien qu'on ne puisse attribuer la cause des tempêtes isolées aux changements climatiques, les scientifiques prédisent que ces changements sur les configurations de tempêtes auront un effet qui les rendra plus violentes 26 . Les événements météorologiques extrêmes, tels que les tempêtes, les inondations, les ouragans et les tornades, peuvent avoir des conséquences dévastatrices. Au mois d'août 2006, la Colombie-Britannique a subit une sécheresse sans précédent. Les résidents et les touristes ont été exposés à des pénuries d'eau, tandis qu'en novembre et en décembre, le vent et la pluie ont renversé des milliers d'arbres dans Stanley Park et causé des pannes d'électricité, des inondations, des glissements de terrain et l'avis de faire bouillir l'eau a été le plus important jamais émis au Canada, touchant la population du Lower Mainland pendant plus de 12 jours 27 .

Effets sur les neiges et les glaces

La hausse des températures et les modifications des précipitations auront des répercussions sur un élément qui abonde au Canada : la neige. Des chutes de neige moins fréquentes contribueront sans doute à réduire les activités de déblaiement de la neige et d'entretien des routes dans certaines régions. Par contre, d'autres régions devront supporter des coûts, les possibilités de faire du ski, de la motoneige ou du traîneau à chien y étant restreintes. En outre, la fonte plus rapide des neiges augmentera les risques d'inondations.

La couverture de neige et de glace du Canada change déjà et certains signes révèlent que les glaciers se résorbent et que la banquise diminue dans l'Arctique 28 .

Glaciers

Les glaciers, ces masses de glace formées de neige compactée qui se déplacent lentement sur les flancs des montagnes, se retrouvent dans la Cordillère nord-américaine du Canada et dans les montagnes de l'Est de l'Arctique. Selon les estimations fondées sur les données disponibles, à l'heure actuelle, un peu plus de 200 000 km2, soit environ 2 % de la masse terrestre du pays, sont couverts par des glaciers (tableaux 1.8 et 1.9) 29 . Néanmoins, l'inventaire total des glaciers du Canada est incomplet et on a peu de donnée sur le volume de glace qu'il représente.

Les glaciers jouent un rôle important dans l'approvisionnement en eau douce. À mesure que la neige s'accumule et se compacte, les glaciers descendent lentement sous l'effet de la gravité, finissent par fondre et s'écoulent à des niveaux plus faibles d'élévation. L'écoulement provenant des glaciers, qui culmine au cours des chauds mois d'été, est une source d'humidité durant les périodes les plus sèches de l'année.

Certains glaciers des montagnes Rocheuses s'éloignent et s'amincissent, ce qui contribue à réduire l'écoulement glaciaire durant les mois critiques les plus secs de l'année. Ainsi, dans le bassin de la rivière Saskatchewan Nord, la superficie glaciaire totale a diminué de 22 % de 1975 à 1998, tandis que, dans le bassin de la rivière Saskatchewan Sud, elle a diminué de 36 % (tableau 1.9). Des 853 glaciers recensés dans ces bassins en 1975, 328 ont complètement disparu.

Le rétrécissement de la taille des glaciers est surtout évident pour les plus petits d'entre eux 30 . Les températures plus élevées de l'air, la diminution des précipitations en hiver et les effets de rétroaction de l'albédo accéléreront vraisemblablement la contraction de ces glaciers (encadré « Effets de rétroaction de l'albédo »).

Effets de rétroaction de l'albédo

L'albédo est la proportion de rayonnements solaires incidents reflétés par la terre vers l'espace. Il dépend de nombreux facteurs, dont la couleur et la rugosité du terrain. Les nuages, la glace et la neige reflètent une plus forte proportion de rayonnements que les surfaces terrestres et océaniques nues, qui ont tendance à absorber ces rayonnements.

La diminution de la couverture de neige et de glace accroît la superficie de la surface terrestre et océanique nue qui absorbe le rayonnement solaire, et contribue donc à l'accélération et au réchauffement continu.

Conséquences socioéconomiques de la diminution du manteau neigeux et de la fonte des glaciers

Dans la plus grande partie de l'Ouest canadien, particulièrement dans les régions les plus sèches du Sud des Prairies, le débit des cours d'eau dépend fortement de la fonte des neiges et de l'écoulement de l'eau des glaciers. Les rivières alimentées par les glaciers atteignent leur débit maximum durant les chauds mois d'été, ce qui réduit la variabilité du débit au cours des périodes de faibles précipitations. Ces rivières constituent une source importante d'eau pour les activités communautaires, agricoles et récréatives.

Dans des conditions plus chaudes, il pourrait s'accumuler moins de neige dans les montagnes et l'écoulement printanier pourrait se produire plus tôt dans la saison. La contribution de la fonte glacière au débit des cours d'eau est en baisse dans les régions de l'est et du sud de la Cordillère 31 . La diminution du débit des cours d'eau pourrait entraîner des pénuries d'eau durant les périodes de demande de pointe estivales. La disponibilité de l'eau dans ces régions pourrait être réduite, ce qui aurait une incidence sur l'approvisionnement en eau potable, les activités récréatives et l'industrie.

Dans le Sud de l'Alberta et dans certaines parties de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique, l'agriculture dépend fortement de l'irrigation. En 2001, ces trois provinces ont utilisé plus de 4,2 milliards de mètres cubes d'eau pour irriguer les cultures, soit 96 % du volume total d'irrigation au Canada 32 . Les producteurs qui exploitent les sables bitumineux sont aussi de gros consommateurs d'eau, de 3 m3 à 4 m3 étant utilisés à l'heure actuelle pour produire 1 m3 de pétrole 33 . La variabilité du débit des cours d'eau représente un risque pour l'industrie de l'énergie hydroélectrique et la baisse du niveau des eaux des rivières et des lacs met en péril la santé des pêches en eau douce.

La montée du niveau des mers due à l'expansion thermique de l'eau de mer et à la fonte des glaciers, des calottes glaciaires et des nappes glacières 34  causera vraisemblablement l'inondation et l'érosion des régions côtières 35 .

Glace de mer

La glace de mer détermine le moment et la quantité de l'activité maritime dans les eaux de l'Est et du Nord du Canada. Normalement, les eaux arctiques sont recouvertes de glace compacte pendant tout l'hiver, tandis que la débâcle estivale signale l'ouverture de la saison d'expédition.

Au cours des quelques dernières décennies, la débâcle estivale de la glace des mers arctiques a été plus importante qu'à l'ordinaire, ce qui constitue une preuve supplémentaire de réchauffement à proximité du pôle Nord. En septembre 2007, dans toute la région circumpolaire, la glace de mer a rétréci pour atteindre son niveau le plus faible depuis le début des mesures par satellite 36 .

Dans l'Arctique canadien, durant l'été 2007, l'étendue des glaces de mer a été très faible, mais n'a pas atteint un creux record. L'état des glaces varie fortement d'une année à l'autre; cependant, les observations par satellite révèlent que l'étendue des glaces de mer a diminué depuis 1969 et les mesures sous-marines indiquent que l'épaisseur de la glace arctique a diminué de 40 % de 1961 à 2001 37 . (Encadré « Plateau de glace d'Ayles »)

Le graphique 1.11 montre le pourcentage de couverture de glace dans l'Est de l'Arctique canadien, mesurée le 10 septembre de chaque année depuis 1968, date à laquelle la couverture de la glace est généralement proche du minimum annuel. Depuis 1998, la couverture de la glace à cette date a été systématiquement inférieure à la moyenne sur la période de 1971 à 2000.

Des données révèlent que la longueur de la saison navigable augmente marginalement dans l'Arctique canadien, puisque la couverture de glace de mer diminue 38 . Le coût des expéditions pourraient diminuer si les périodes estivales durant lesquelles le passage du Nord-Ouest n'est pas pris par les glaces s'allongeaient, car des routes plus courtes pourraient être empruntées entre l'Europe et l'Asie. Des saisons d'expéditions plus longues pourraient aussi permettre d'améliorer la période d'accès aux collectivités et aux mines éloignées et ainsi, livrer les fournitures et de récupérer les biens et les minerais destinés à l'exportation.

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Plateau de glace d'Ayles

En août 2005, le plateau de glace d'Ayles, situé sur la côte nord de l'île d'Ellesmere au Nunavut, s'est effondré à cause de températures anormalement chaudes et de vents persistants soufflant de la terre vers la mer.

L'effondrement a créé l'île de glace d'Ayles, qui représente le vêlage (séparation par cassure) le plus important d'un plateau de glace canadien survenu en 30 ans. D'aucuns pensent que la glace qui forme l'île de glace d'Ayles pourrait dater de 4 500 ans. En deux ans, elle a dérivé pendant 470 km avant de se diviser en deux en septembre 2007.

Le mouvement des îles de glace et des icebergs peut poser un danger pour les opérations navales et les plates-formes de forage dans l'océan Arctique.

Source(s) : Environnement Canada. 2007. Leplateau de glace d'Ayles, http://ice-glaces.ec.gc.ca/ app/WsvPageDsp.cfm? id=11835&Lang=fre (site consulté le 4 octobre 2007).

Autres répercussions sur la société et l'économie

Les changements climatiques auront de profondes répercussions sur les ressources naturelles et les écosystèmes du Canada. La biodiversité–la variabilité des formes de vie dans un écosystème donné et les systèmes marins et terrestres–sera également affectée.

Ces changements du climat canadien auront des effets à la fois avantageux et néfastes sur la société et l'économie. Bien qu'il soit difficile de quantifier les coûts et les avantages (la réduction des coûts de chauffage des résidences et des bâtiments parce que les hivers deviennent plus chauds pourrait être compensée par la hausse des coûts de climatisation en été) les effets seront le plus vraisemblablement négatifs si les changements climatiques sont importants et surviennent rapidement que s'ils sont modérés et se produisent graduellement, donnant ainsi le temps aux Canadiens de s'adapter.

À mesure que les températures augmenteront, les espèces et les habitats se déplaceront vers le Nord, s'installeront à des altitudes plus élevées et pourraient même disparaître. On prévoit que l'altitude et la latitude des limites entre les écosystèmes de la forêt et de la toundra augmentera en réaction au réchauffement du climat 39 . Les limites climatiques pour les cultures se déplaceront aussi, mais les sols des régions situées plus au nord pourraient être moins appropriées pour l'agriculture.

Une saison de culture plus longue et la hausse des niveaux de CO2 pourraient permettre d'accroître la productivité ainsi que les rendements des cultures et des forêts d'exploitation. Cependant, les pénuries d'eau causées par les changements du moment où surviennent les précipitations et la quantité de ces dernières pourraient limiter les rendements, surtout dans la région des Prairies déjà sujette aux sécheresses. Les problèmes que causent les ravageurs pourraient aussi s'aggraver.

Les changements d'aires des ravageurs ont déjà eu des répercussions sur l'industrie forestière. En Colombie-Britannique, la propagation du dendroctone du pin ponderosa (encadré « Dendroctone du pin ponderosa ») dans la région intérieure centrale de cette province a coïncidé avec des températures hivernales extrêmes plus élevées 40 .

En 2007, la superficie de la zone touchée par l'infestation s'étendait sur près de 13 millions d'hectares. Cette année-là, on avait estimé que le volume sur pied de bois mort était d'environ 530 millions de mètres cubes, soit près de 40 % du volume marchand de pins et 12 % du bois d'oeuvre marchand total de la province 41 . Ce bois mort pose un risque d'incendie, surtout pour les collectivités situées dans la zone d'infestation.

Dendroctone du pin ponderosa

Le dendroctone du pin ponderosa a une prédilection pour les pins tordus mûrs (80 ans et plus) et tue les arbres en pondant ses oeufs sous l'écorce. Les larves en développement mangent le phloème de l'arbre, ce qui interrompt l'apport de nutriments. Le dendroctone transmet aussi à l'arbre un champignon qui colore le bois en bleu.

La persistance de températures hivernales froides allant de -35 °C à -40 °C pendant plusieurs jours tue une forte proportion de la population de dendroctone; cependant, les hivers doux et les étés secs qui ont sévi ces dernières années ont permis au dendroctone de se multiplier en Colombie-Britannique.

À mesure que les températures grimpent, le climat pourrait ne plus opposer d'obstacle limitant l'aire du dendroctone du pin ponderosa en Colombie-Britannique. Récemment, cet insecte a migré dans certaines parties de l'Ouest de l'Alberta et l'on craint qu'il ne se propage dans les Prairies et dans l'Est du Canada. Le pin gris, qui compose une part importante de la forêt boréale, est un hôte viable pour le dendroctone.

Source(s) :  British Columbia Ministry of Forests and Range. 2007. Mountain Pine Beetle, http://www.for.gov.bc.ca/hfp/mountain_pine_beetle#info (site consulté le 10 octobre 2007).

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Dommages causés par le dendroctone du pin ponderosa, Otway, Colombie-Britannique, Dezene Huber, 2007

Les perturbations des configurations des températures et des précipitations pourraient avoir une incidence sur le niveau des eaux dans les zones humides, dont les fonctions comprennent la protection contre les inondations, la filtration de l'eau et l'habitat de la faune et de la flore. Il est prévu que le niveau des eaux des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent baissera, ce qui aura des répercussions sur la quantité et la qualité des habitats aquatiques ainsi que sur les activités d'expédition et de loisirs, et sur les installations d'approvisionnement en eau potable.

La pêche et l'aquaculture commerciales, qui sont des industries importantes pour de nombreuses collectivités des provinces de l'Atlantique et de la côte Ouest, seront également touchées par des changements de températures, de précipitations, de vents et de tempêtes. En 2005, la valeur au débarquement des pêches commerciales s'établissait à 2,1 milliards de dollars 42 , tandis que la valeur totale de la production de produits d'aquaculture, y compris le poisson et les crustacés, était supérieure à 700 millions de dollars 43 .

Les facteurs environnementaux, tels que les cycles de gel et de dégel et la gélivation, causent la détérioration et le fissurage des routes. Un temps hivernal plus chaud pourrait modifier considérablement les coûts d'entretien du réseau routier dans le Sud du Canada en influant sur les cycles de gel et de dégel qui ont un effet sur le soulèvement et le dommage des chaussées causés par le gel. En 2006, les administrations publiques ont consacré plus de 8 milliards de dollars à la construction de routes 44 .

Le dégel du pergélisol dans le Nord canadien aura des conséquences sérieuses sur l'infrastructure et les transports. Les répercussions du dégel incluent l'affaissement du sol, l'instabilité des pentes et le soulèvement par le gel, qui ont des incidences sur la conception des autoroutes, des bâtiments, des ponts et des pipelines 45 . Les routes d'hiver, faites de glace et de neige, sont monnaie courante dans de nombreuses régions du Nord, tant pour permettre les activités communautaires qu'industrielles (par exemple, l'extraction minière). Des changements dans les écoulements de surface et la fonte des neiges pourraient écourter la période d'exploitation de ces routes.

Des températures estivales plus chaudes pourraient aussi favoriser la formation d'ozone troposphérique et la hausse des émissions de polluants atmosphériques, à cause d'une plus forte utilisation des installations de climatisation, par exemple 46 . Ces polluants atmosphériques affectent la santé humaine, surtout celle des personnes souffrant d'allergie, d'asthme et de problèmes respiratoires. À l'échelle nationale, l'exposition à l'ozone troposphérique a augmenté, en moyenne, de 0,8 % par année de 1990 à 2005 47  .

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Turbines éoliennes, Alberta, TransAlta

Comment nous adaptons-nous? Comment relevons-nous le défi?

La réaction sociétale au problème du changement climatique a été importante. Le sujet est abordé quotidiennement dans les médias, les consommateurs investissent dans des véhicules hybrides, les sources d'énergie de rechange et les matériaux de construction écologiques se multiplient et même notre langage évolue. Les expressions anglaises « carbon footprint » (bilan carbone), « green audit » (évaluation environnementale), « carbon neutral » (bilan carbone neutre/neutralité carbone) et « emissions trading » (échange de droits d'émission) ont toutes été ajoutées à la dernière édition du Shorter Oxford English Dictionary.

La réaction sociétale aux changements climatiques s'appuie sur deux stratégies fondamentales, à savoir l'adaptation, par laquelle les Canadiens réagissent face à l'évolution de l'environnement, et l'atténuation, qui permet de déployer des efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). La présente section décrit certains projets et activités entrepris aux échelons national, industriel et individuel susceptibles de nous aider à nous adapter aux changements climatiques et à les atténuer.

Adaptation

Étant donné le système climatique de la terre, les températures continueront d'augmenter, même si nous réussissons à stabiliser les émissions de GES à un niveau acceptable. Par conséquent, indépendamment de nos efforts en vue de ralentir la vitesse et d'atténuer l'ampleur des changements climatiques, nous devons minimiser les risques liés à leurs conséquences et nous placer dans une situation qui nous permettra de tirer parti des occasions qui pourraient se présenter à la suite de ces changements. Comme nous l'avons mentionné dans la section 1.3 : Conséquences des changements climatiques, les changements climatiques auront des effets importants sur un bon nombre d'écosystèmes et d'activités humaines. L'agriculture souffrira si les sécheresses deviennent plus fréquentes, certaines collectivités seront touchées par la hausse du niveau des mers et des tempêtes plus fréquentes mettront à l'épreuve nos systèmes d'intervention d'urgence. Des stratégies d'adaptation peuvent être mises en place pour essayer de réduire au minimum ces effets néfastes.

L'adaptation peut se faire avant ainsi qu'après l'observation des conséquences des changements climatiques et les stratégies d'adaptation sont multiples (tableau 1.10).

Le Réseau canadien de recherche sur les impacts climatiques et l'adaptation (C-CIARN) regroupe des intervenants dans le domaine des changements climatiques, c'est-à-dire des chercheurs, des décideurs de l'industrie et des administrations publiques, ainsi que des organismes non gouvernementaux, afin de faciliter la formulation de nouvelles idées et de stimuler la discussion au sujet des changements climatiques 48 . Le gouvernement canadien prend des mesures en vue d'améliorer notre capacité d'adaptation aux conséquences de ces changements. Les dépenses au titre du programme des impacts et de l'adaptation liés aux changements climatiques 49  ont augmenté considérablement ces dernières années (graphique 1.12). Ce fonds finance la recherche et les activités ayant pour objectif de mieux comprendre la vulnérabilité du Canada aux changements climatiques. En décembre 2007, le gouvernement fédéral a annoncé une nouvelle initiative sur l'adaptation aux changements climatiques. Le programme de quatre ans comprend la mise au point de nouveaux outils destinés à faciliter l'élaboration de stratégies d'adaptation, ainsi que la collaboration entre les intervenants du secteur public, des secteurs économiques et des organismes locaux. Des fonds particuliers seront réservés à l'élaboration et à la mise en oeuvre de programmes d'adaptation régionaux 50 .

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Atténuation : activités domestiques

Plusieurs vedettes et plusieurs industries ont rendu publics leurs efforts en vue de compenser leurs activités d'émission de GES. Le concept de la compensation des émissions de carbone a donc suscité beaucoup d'intérêt parmi la population ces derniers mois. En novembre 2007, 60 collectivités de la Colombie-Britannique se sont engagées à atteindre un « bilan carbone neutre » d'ici 2012. Ces collectivités prévoient calculer leurs émissions de GES, puis les réduire grâce à l'achat de véhicules hybrides alimentés par d'autres formes d'énergie de remplacement. Afin de compenser les émissions rejetées dans l'atmosphère, leurs habitants planteront des arbres et achèteront des crédits d'émissions de carbone 51 . L'efficacité de ces programmes de compensation des émissions de carbone reste à confirmer, mais ils ont définitivement fait prendre conscience du problème que constituaient les changements climatiques à un plus grand nombre de personnes et alimenté la discussion sur l'atténuation.

De nombreux programmes de réduction des émissions de GES existent au Canada, tant au niveau fédéral que provincial. Entre autres, des programmes nationaux visent à encourager l'efficacité énergétique dans les résidences et les transports, ainsi que des partenariats entre les différents ordres de gouvernement.

Efficacité énergétique dans les résidences et les transports

L'information du public quant aux conséquences des changements climatiques et les mesures d'incitation à l'efficacité énergétique et à la conservation d'énergie sont les deux étapes importantes du processus de réduction des émissions de GES.

Les initiatives écoÉNERGIE du gouvernement fédéral sont une série de programmes dont l'objectif est d'aider les Canadiens à utiliser l'énergie plus efficacement grâce à la rénovation des bâtiments existants et à la construction de bâtiments neufs plus écoénergétiques. Les initiatives favorisent aussi la mise au point de technologies axées sur l'énergie renouvelable et l'énergie propre 52 .

Les provinces prennent aussi des mesures pour favoriser l'efficacité énergétique. Hydro-Québec a lancé le programme « Mieux consommer » dans le cadre du mandat que lui a donné la province de réaliser des économies d'énergie de 4,1 térawatts heure 53 . L'organisme offre des remises sur l'équipement résidentiel qui permet d'économiser l'énergie et un outil diagnostique en ligne fournit des recommandations sur les moyens d'économiser de l'énergie qui peuvent être utilisés à la maison 54 .

Dans un autre ordre d'idée, le transport est une source importante d'émissions de GES. En 2004, les véhicules automobiles en ont produit 50,6 Mt 55 . La hausse du nombre de personnes qui utilisent les transports en commun pour se rendre au travail peut contribuer grandement à la réduction des émissions de GES. L'utilisation des transports en commun a augmenté légèrement au Canada, passant de 1 270,6 millions de voyages en 2003 à 1 364,1 en 2006 56 .

L'endroit où nous choisissons de vivre a une incidence sur le choix de nos moyens de transport. Les personnes qui vivent dans des quartiers où la densité de population est faible (banlieues), souvent situés loin du centre-ville, présentent un plus haut niveau de dépendance à l'égard de l'automobile que celles qui vivent dans des quartiers fortement peuplés (urbains). Un instantané d'une journée en 2005 montre que plus de 80 % des résidents des zones constituées exclusivement ou presque exclusivement de logements de type banlieue faisaient au moins un déplacement en voiture (en tant que conducteur). En revanche, moins de la moitié des personnes vivant dans des zones à forte densité de population en faisaient autant 57 .

L'objectif de l'initiative fédérale écoTRANSPORTS 58  est d'aider les municipalités à réduire les émissions dues aux transports en augmentant le coefficient d'utilisation des moyens de transport en commun. Le programme fera également connaître aux membres du public les nouvelles technologies écoénergétiques et aidera à réduire les effets sur l'environnement et la santé du transport de marchandises grâce à l'utilisation de technologies. Ce programme encourage aussi les Canadiens à acheter des véhicules à haut rendement énergétique en offrant des rabais.

La Nouvelle-Écosse a lancé le projet TRAX afin de promouvoir des options de transport respectueuses de l'environnement 59 . L'objectif du projet est d'encourager les formes actives de transport, comme la marche ou la bicyclette, et l'utilisation des transports en commun et du covoiturage 60 .

Autres réactions

En avril 2007, le gouvernement du Canada a diffusé un plan axé sur la règlementation des émissions de gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique produites par les producteurs industriels 61 . Ce plan, qui est intitulé Prendre le virage : Un plan d'action pour réduire les gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique, a pour objectif de réduire les émissions de GES de 20 % d'ici à 2020 et de 60 % à 70 % d'ici à 2050.

L'écoFiducie Canada pour la qualité de l'air et les changements climatiques est un fonds national affecté aux provinces et aux territoires pour les aider à mettre au point des technologies et des projets permettant de réduire la pollution atmosphérique et les émissions de GES 62 . À l'heure actuelle, le gouvernement du Canada a établi des partenariats d'écoFiducie avec chaque province et territoire.

Le gouvernement fédéral, ainsi que certains gouvernements provinciaux essaient de donner l'exemple en réduisant les GES émis pendant leurs activités quotidiennes. Les programmes destinés à améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments gouvernementaux et à réduire les émissions de GES des véhicules gouvernementaux sont les plus courants.

Atténuation : réaction de l'industrie

Réduire la consommation industrielle d'énergie par unité de production et améliorer ainsi le rendement économique contribue aussi à réduire les émissions de GES du Canada. L'industrie participe également à la mise au point de technologies novatrices de réduction des GES.

Dépenses en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre

De 2002 à 2004, 26 % des industries canadiennes ont adopté de nouveaux systèmes ou du nouveau matériel permettant de réduire les émissions de GES (tableau 1.11). De ces industries, 50 % ont indiqué que les améliorations avaient eu une incidence moyenne ou importante sur les émissions.

En 2004, le secteur des entreprises a injecté 955 millions de dollars dans des procédés et technologies de protection de l'environnement afin de réduire les émissions de GES (tableau 1.12). Les industries de l'extraction de pétrole et de gaz, des produits en bois et des usines de pâte à papier, de papier et de carton ont chacune dépensé plus de 140 millions de dollars pour réduire leurs émissions. En outre, en octobre 2007, l'Association des produits forestiers du Canada a annoncé que l'industrie canadienne des produits forestiers était déterminée à atteindre un bilan carbone neutre d'ici à 2015, et ce, sans acheter de crédits compensatoires. Un partenariat avec le Fonds mondial pour la nature (Canada) servira de base à l'initiative et orientera ses activités 63 .

Recherche et développement

Selon une étude du Groupe consultatif national sur les sciences et technologies relatives à l'énergie durable, l'industrie canadienne dépense, en moyenne, 3,8 % des bénéfices des sociétés en recherche et développement. Cependant, le secteur de l'énergie n'y consacre que 0,75 % et celui du pétrole et du gaz, 0,36 %, soit moins du dixième de la moyenne nationale 64 .

Revenus provenant des produits liés aux gaz à effet de serre

Certaines industries ont vu dans les changements climatiques une occasion de commencer à commercialiser des technologies de réduction des émissions de GES. Ces technologies vont des systèmes d'énergie de remplacement à la cogénération et à la capture du méthane. Les revenus de la vente de ces technologies ont augmenté de 2002 à 2004 (graphique 1.13).

Pourquoi les activités humaines émettent

Atténuation des impacts : énergie renouvelable

Un moyen dont dispose le Canada pour réduire ses émissions de GES consiste à remplacer les combustibles fossiles non renouvelables par de l'énergie renouvelable. Les sources d'énergie renouvelable produisent de l'énergie électrique ou thermique sans épuiser les ressources. Au Canada, environ 59 % de l'électricité est produite à partir d'énergie renouvelable 65 , mais la presque totalité de celle-ci est de l'énergie hydroélectrique (tableau 1.13). Les autres sources d'énergie renouvelable, qui comprennent l'énergie éolienne, marémotrice, solaire, terrestre et géothermique ainsi que la bioénergie, ne représentent à l'heure actuelle qu'une part minime de l'approvisionnement global (0,3 % en 2005). Ce domaine a connu une croissance de plus de 500 % ces cinq dernières années et devra croître encore bien davantage au cours des prochaines années si nous voulons réduire de manière significative notre dépendance à l'égard des combustibles fossiles pour produire de l'électricité.

Divers paliers de gouvernement encouragent l'investissement dans l'énergie renouvelable. Un exemple d'initiative provinciale est celle de l'Ontario qui permet maintenant aux consommateurs d'électricité qui produisent de l'électricité pour leur consommation personnelle à partir de sources d'énergie renouvelable à vendre leur excédent d'électricité au réseau électrique 66 . Des fonds provenant de l'initiative fédérale écoÉNERGIE concernant l'énergie renouvelable seront utilisés pour accroître l'approvisionnement du Canada en électricité provenant de sources renouvelables.

Énergie hydroélectrique

Le Canada est le premier producteur mondial d'hydroélectricité, grâce à l'exploitation de l'eau, qui est l'une de ses ressources les plus abondantes. Cependant, cette ressource n'est pas répartie uniformément entre les provinces : en 2004, le Québec était à l'origine de près de la moitié de la production nationale d'hydroélectricité (tableau 1.14).

Les centrales hydroélectriques peuvent convertir en électricité plus de 90 % de l'énergie que renferme l'eau, ce qui fait de l'hydroélectricité l'une des technologies de conversion d'énergie les plus efficaces. Cependant, certaines de ces centrales produisent du méthane (CH4), qui est un GES puissant, à cause de la respiration anaérobique qui se dégage dans les zones inondées derrières les barrages 67 .

Énergie éolienne

Comme l'énergie hydroélectrique, la production d'énergie éolienne tire parti d'un phénomène naturel, le vent. En 2007, la capacité éolienne installée du Canada était de 1 770 MW (graphique 1.14). Comme la production d'énergie éolienne ne donne lieu à aucune émission de GES, 1 MWh d'électricité générée par énergie éolienne équivaut à une réduction de 0,8 t à 0,9 t des émissions de GES résultant de la production d'électricité à partir de charbon ou de mazout 68 .

L'un des plus grands parcs d'éoliennes au Canada est en construction au Manitoba. Lorsqu'il entrera en exploitation, il fournira 99 MW d'électricité au réseau provincial. L'objectif ultime du Manitoba est d'arriver à produire 1 000 MW d'énergie éolienne au cours de la prochaine décennie. Cela permettrait de réduire les émissions annuelles de GES de plus de 3,5 Mt 69 . La capacité éolienne installée actuelle de l'ensemble des provinces et territoires est indiquée au tableau 1.15.

Pourquoi les activités humaines émettent

Énergie marémotrice

Les centrales marémotrices exploitent l'énergie cinétique de l'eau en mouvement afin de produire de l'électricité. Cela se fait de deux façons, en construisant un barrage marémoteur ou en utilisant les courants océaniques. Les barrages marémoteurs emprisonnent l'eau durant les marées hautes et la libèrent en la dirigeant vers des turbines hydroélectriques pendant la marée descendante. En outre, les turbines sont habituellement installées dans des goulots étroits et peu profonds où l'eau s'écoule le plus rapidement. Dans la baie de Fundy, Nova Scotia Power exploite à l'heure actuelle l'une des trois seules usines marémotrices au monde. Cette usine peut produire jusqu'à 20 MW d'énergie par jour 70 .

Bien que les barrages marémoteurs produisent de l'énergie renouvelable, ce genre de production d'énergie suscite des préoccupations concernant l'environnement, parce que les emplacements qui conviennent le mieux à la construction des barrages se trouvent habituellement parmi des écosystèmes très délicats, qui peuvent être perturbés par le fonctionnement du barrage 71 .

Énergie solaire

La production d'énergie solaire s'appuie sur l'approvisionnement gratuit et illimité d'énergie provenant du soleil. En 2004, 7 % des industries canadiennes utilisaient des systèmes ou du matériel de production d'énergie solaire 72 . Ce type d'énergie est également une source commode pour les collectivités éloignées, car il n'est pas nécessaire qu'une maison soit raccordée au réseau pour en profiter.

Énergie du sol et énergie géothermique

L'énergie du sol et l'énergie géothermique représentent deux catégories d'énergies qui peuvent être tirées de la terre. L'énergie du sol peut être utilisée pour refroidir ou réchauffer l'air et l'eau des bâtiments. Une thermopompe peut extraire la chaleur du sol pour chauffer un immeuble en hiver ou pomper l'air chaud dans le sol pour le refroidir en été. Cette sorte d'énergie est efficace, car le déplacement de la chaleur d'un endroit à un autre requiert moins d'énergie que la conversion d'une forme d'énergie en une autre 73 .

L'énergie géothermique utilise la vapeur d'eau ou l'eau chaude présente dans la croûte terrestre. Cette eau chaude peut servir directement à chauffer des bâtiments ou peut être utilisée pour alimenter des turbines et produire de l'électricité.

Bioénergie

La bioénergie est créée par la combustion de la biomasse, c'est-à-dire de toute matière organique. Les sources de biomasse pour la production de bioénergie comprennent les déchets agricoles et forestiers, les déchets urbains et ceux provenant de la transformation des aliments. Étant donné le court cycle de renouvellement de la biomasse, l'utilisation de la bioénergie n'augmente pas la concentration atmosphérique du dioxyde de carbone et peut, en fait, réduire les émissions de méthane (un autre gaz à effet de serre plus puissant) qui sont libérées durant la décomposition des matières organiques 74 .

Le gouvernement du Canada a réglementé l'utilisation des biocarburants. À partir de 2010, l'essence devra contenir 5 % de biocarburant 75 . Le programme fédéral écoÉNERGIE pour les biocarburants soutient la production de carburants de remplacement plus propres, renouvelables, de l'essence et du diesel et encourage le développement d'une industrie canadienne des carburants renouvelables 76 .

Innovations

Différentes technologies peuvent contribuer à la réduction de la consommation d'énergie et des émissions de GES. Certaines de ces technologies ne s'appliquent qu'à des procédés industriels à grande échelle, mais d'autres conviennent tout aussi bien à des applications industrielles que résidentielles.

Solutions de remplacement à faible taux d'émissions

Un bon nombre de produits de consommation à la disposition des particuliers offrent une solution de remplacement à faible taux d'émissions de GES pour les appareils ou articles que nous utilisons quotidiennement. Les véhicules électriques hybrides, les chauffe-eau selon la demande et les ampoules électriques à faible consommation d'énergie en sont des exemples.

Comme son nom l'indique, un véhicule électrique hybride  77  combine deux systèmes, à savoir une batterie et un moteur à combustion interne. Comme la batterie fournit une partie de l'alimentation, les véhicules hybrides consomment moins de carburant que les automobiles ordinaires pour parcourir une même distance, donc produisent moins de GES. Le gouvernement fédéral et plusieurs gouvernements provinciaux offrent des rabais sur les véhicules hybrides  78 .

Les systèmes de chauffe-eau selon la demande 79  ne chauffent l'eau que quand cela est nécessaire. Moins d'énergie est consommée dans l'ensemble et il n'est plus nécessaire de garder chaud un réservoir d'eau chaude.

Une chose aussi simple que remplacer une ampoule électrique peut contribuer à conserver l'énergie. Les ampoules à incandescence n'utilisent que 10 % de l'énergie qu'elle consomme pour produire de la lumière; les 90 % restants sont convertis en chaleur 80 . L'utilisation de lampes fluorescentes peut contribuer à réduire les coûts énergétiques d'éclairage d'un montant allant jusqu'à 75 % 81 . Au Canada, la part des ménages possédant au moins une lampe fluorescente compacte (LFC) est passée de 19 % à 56 % de 1994 à 2006. Les ménages de toutes les provinces ont contribué à cette hausse en 2006, la Colombie-Britannique et l'Ontario comptaient le pourcentage le plus élevé de ménages qui utilisent des LFC (63 % et 60 %, respectivement) 82 .

Les diodes électroluminescentes (DEL), les petites ampoules qui sont devenues une option populaire pour les guirlandes lumineuses de Noël, utilisent 95 % moins d'énergie que leurs ampoules incandescentes 83 .

Les thermostats programmables, qui corrigent automatiquement le réglage de la température selon le moment de la journée, permettent également aux ménages d'économiser de l'énergie et de réduire leurs émissions. Ces dispositifs sont de plus en plus appréciés par les Canadiens. En 1994, 16 % des ménages possédant un thermostat avaient un thermostat programmable. En 2006, ce pourcentage était passé à 40 %, cette croissance a été observée dans chaque province 84 .

Cogénération : ne gaspille pas, ne demande pas

La production simultanée d'énergie électrique et d'énergie thermique à partir d'un seul combustible porte le nom de cogénération. La chaleur produite durant le procédé de production d'électricité est utilisée pour convertir l'eau en vapeur. Cette dernière est utilisée à son tour dans les procédés industriels ou acheminée dans des réseaux vers les zones résidentielles pour chauffer les maisons. En 2004, 8 % des industries canadiennes 85  utilisaient cette technologie.

Piégeage et stockage du dioxyde de carbone

Le piégeage et le stockage du dioxyde de carbone (CO2) est une stratégie d'atténuation des changements climatiques qui consiste à empêcher la libération de CO2 dans l'atmosphère. La technologie comporte le piégeage du CO2 libéré par des sources ponctuelles importantes, dont les procédés de combustion de combustibles ou les procédés industriels et son stockage. Les diverses méthodes de stockage possibles comprennent le stockage géologique (dans des formations géologiques telles que les champs de pétrole ou de gaz naturel, et des formations salines profondes), le stockage océanique (rejet direct dans la colonne d'eau de l'océan ou les fonds marins profonds) et la fixation industrielle du CO2 (dans des carbonates inorganiques) 86  . Une partie des connaissances techniques nécessaires pour le piégeage et le stockage du dioxyde de carbone existent déjà.

Le Canada participe à divers projets pilotes de piégeage et de stockage du CO2 et la EnCana Corporation à Weyburn, en Saskatchewan, exploite depuis sept ans l'une des plus grandes installations de stockage du CO2 au monde. Dans cette installation, le CO2 est transporté d'une usine américaine de gazéification du charbon établie à 161 km de là, à Beulah, dans le Dakota du Nord et est injectée 1,6 km sous le sol, où il force le pétrole à sortir du réservoir de pétrole existant. Cette technique prolonge la vie du champ de pétrole tout en réalisant le double objectif de stocker le CO2. Les revenus tirés du pétrole supplémentaire extrait payent pour le coût du transport et de l'injection du CO2 dans le sol.

Le piégeage et le stockage du CO2 offrent un potentiel considérable et permettent de réduire les coûts de l'atténuation des changements climatiques comparativement aux stratégies ne s'appuyant que sur d'autres options d'atténuation. Selon un rapport de 2005 du GIEC, l'importance du piégeage et du stockage du CO2 à l'avenir pour l'atténuation des changements climatiques dépendra de plusieurs facteurs, dont les incitations financières offertes pour le déploiement et le fait de pouvoir bien maîtriser les risques associés au stockage 87 .

Le risque d'échappement de CO2 est un sujet de préoccupation tant à l'échelle locale que mondiale. En effet, un échappement de CO2 d'une formation de stockage pourrait avoir des conséquences locales et globales sur les humains, les écosystèmes et les eaux souterraines, et ce risque s'accroît si le CO2 injecté contient des impuretés toxiques. La libération de CO2 pourrait contribuer considérablement aux changements climatiques mondiaux si une partie s'échappait de la formation de stockage dans l'atmosphère. Une fuite continue pourrait, du moins partiellement, neutraliser les bienfaits du stockage pour le climat.

Partout dans le monde, les pays s'efforcent de réduire leurs émissions de GES, mais la dépendance à l'égard des combustibles fossiles paraît inévitable à court terme. La façon dont la société relèvera ce défi et le rôle du piégeage et du stockage du dioxyde de carbone sont d'importantes questions auxquelles doivent réfléchir les Canadiens.

Quels sont les impacts des activités humaines ?

En général, les activités humaines ont des répercussions sur l'environnement lorsque : elles produisent des rejets (émission de polluants, eaux usées, production de déchets, etc.); elles modifient (dégradent) le sol et l'habitat; elles utilisent et font disparaître les ressources.

Pourquoi les activités humaines sont à l'origine du réchauffement climatique ?

Les principaux gaz à effet de serre L'accumulation du dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère contribue pour 2/3 de l'augmentation de l'effet de serre induite par les activités humaines (combustion de gaz, de pétrole, déforestation, cimenteries, etc.).

Quel est l'impact de l'activité humaine sur l'environnement ?

L'effet de serre est déséquilibré par les activités humaines, en particulier l'utilisation des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Celles-ci provoquent artificiellement l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère et, par conséquent, accentuent le réchauffement de notre planète.

Quelle est l'influence de l'activité humaine sur l'effet de serre ?

les émissions de ce gaz à effet de serre suite aux activités humaines proviennent de :.
l'agriculture (utilisation d'engrais contenant de l'azote),.
l'industrie chimique (ex. production d'acide de salpêtre),.
la combustion de combustibles fossiles pour le chauffage domestique et les transports..